Arrivée il y a un an dans l’archipel écossais des Shetlands, la Française Solène Giraudeau-Potel a récemment emménagé à bord d’un voilier qu’elle a acheté avec son compagnon. Le couple est amarré dans le petit port de Skeld, sur l’île principale, en attendant de faire un grand voyage…
“‘Maalie’, c’est du dialecte shetlandais. Cela désigne un oiseau du coin, le fulmar boréal.” Et c’est aussi le nom que Solène Giraudeau-Potel – 29 ans, originaire de Bourgogne, venue en Écosse il y a sept ans pour ses études – et son conjoint écossais Joe Turner ont donné à leur bateau, joli voilier d’une dizaine de mètres de long sur lequel ils ont emménagé en début d’été.
Travaillant tous deux sur le Mainland, l’île principale des Shetlands (lui, à l’équivalent britannique de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, elle, dans une association de protection du patrimoine culturel et naturel local), ils sont, pour l’heure, situés à Skeld, petit port de plaisance à l’ouest de l’île. Leur but, notamment : épargner pour pouvoir réaliser un grand voyage à bord de leur voilier.
Cette idée d’avoir un bateau, le couple l’a eue alors qu’ils travaillaient à la marina d’Oban (Écosse), en job d’été, durant leurs études. Bien sûr, ils avaient déjà un peu le pied marin. Enfant, Solène Giraudeau-Potel descendait régulièrement faire du bateau en Méditerranée avec ses parents et a, plus tard, pris des cours de voile. Son compagnon, lui, est souvent parti pêcher sur des bateaux à moteur. Maalie, qu’ils ont acquis pour la somme de £9,000, est leur troisième bateau. Un voilier à bord duquel ils envisagent de grandes excursions.
Les jeunes gens ont décidé d’y emménager, en début d’été, en attendant de réaliser un petit tour du monde. “On n’a pas encore de plan trop précis, sourit Solène Giraudeau-Potel. Mais on aimerait bien partir en avril prochain, pour un an et faire l’Europe du Nord, la France, l’Espagne, le Portugal, partir sur les Canaries… On verra bien jusqu’où on descend. Et puis traverser jusqu’aux Caraïbes et remonter jusqu’au Québec.”
L’idée, en s’installant en amont sur le voilier, était donc aussi de mettre de l’argent de côté. “On a déménagé en grande partie pour ça, mais bon… Le but, de toute façon, était d’habiter sur le bateau et de voyager en permanence “, indique Solène Giraudeau-Potel. Le couple n’a pas de loyer ou de taxe d’habitation à payer. Aux Shetlands, des dispositions particulières font qu’il est possible de directement acheter sa place au port. “Les ports de plaisance ne sont pas des ‘business’, il n’y a pas de location, on peut directement devenir propriétaires.” Et pour pas très cher : les jeunes gens ont versé £3,000 pour leur emplacement à Skeld.
Bien sûr, ils ont appréhendé quelque peu, au départ, de vivre dans un si petit espace –“il faut bien sûr ne pas être trop matérialiste et aussi très organisé : si on sort quelque chose, il faut tout de suite le ranger après, sinon c’est vite la pagaille !”– mais s’y sont finalement bien faits et arrivent également à télétravailler, parfois plusieurs jours par semaine, sur le bateau. “On a eu quelques petits soucis de connexion, au début, mais c’est maintenant réglé.”
Les jeunes gens n’ont pas pas spécialement besoin de permis pour naviguer en mer, à bord de ce genre d’embarcation. Pour Solène Giraudeau-Potel, il y a de toute façon “beaucoup de choses logiques” en voile, qui s’apprennent assez vite. En revanche, il peut être important de faire preuve d’un peu de “leadership”, d’être capable de “prendre les décisions au bon moment”.
Chose qui n’est bien sûr pas toujours évidente… Heureusement, le couple prévoit de faire quelques petites excursions (ils sont notamment partis en Norvège pendant leurs vacances de juin), d’ici leur grand voyage. L’occasion, aussi, de s’entraîner un peu. “Me retrouver au large, en proie à la mer et au vent, me donne une sensation de pureté, c’est très addictif, sourit Solène Giraudeau-Potel. Et puis, c’est aussi une vraie école de la vie, dans le sens où on ne peut compter que sur sa préparation et que toutes nos décisions ont un effet immédiat sur notre petit monde.”
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Crédit photo principale : Solène Giraudeau-Potel et Joe Turner
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