D’un côté il y a Flo Frisco avec 22 ans d’expérience au compteur. De l’autre, Fred Godillon, qui en comptabilise 20. Autant dire que ces deux Français connaissent bien le métier. Rien d’étonnant donc, après avoir travaillé si longtemps pour d’autres, que les deux cousins français aient décidé d’ouvrir leur propre salon. L’opportunité de reprendre celui dans lequel ils “louaient” des chaises depuis trois ans et demi s’est présentée il y a quelques mois et les deux coiffeurs n’ont pas pu refuser. Une aubaine, d’autant plus que le salon avait été complètement rénové il y a deux ans, juste avant la pandémie de Covid. 

L’union fait la force

Ce qui s’appelait “What’s the 211” est ainsi devenu “Atelier Paris” le 1er octobre dernier. Un nom choisi en référence à leurs origines parisiennes, mais aussi parce que leur “salon se veut être un véritable atelier de créativité”, justifient les deux cousins. Pour les aider dans cette nouvelle aventure, ils ont agrandi l’équipe en recrutant une technicienne en couleurs et proposent aussi à d’autres coiffeurs de “louer” des chaises du salon afin de leur permettre de recevoir leur propre clientèle. Un modèle d’organisation qui leur plaît et qui répond à une demande des professionnels. 

Travailler en famille ne leur fait pas peur, bien au contraire. “Être entrepreneur n’est pas toujours facile, si j’avais dû me lancer seul, peut-être que je ne l’aurais jamais fait”, reconnaît Fred Godillon. Pour les cousins, tant que la communication est là, rien ne peut entraver leur complicité et leur collaboration professionnelle. “Échanger, trouver des compromis, être d’accord sur les choses essentielles… C’est la base de tout”, explique Flo Frisco. Ce dernier peut également apporter son expérience de chef d’entreprise, lui qui a déjà été propriétaire de son propre salon en France. Arrivé il y a cinq ans à Londres, il a d’abord travaillé chez Tony&Guy. Une maison de coiffure qu’il connaissait bien pour y avoir été employé pendant sept ans à Paris. Après cette première expérience parisienne, le Français aspire à voir le monde, et s’envole donc pour Montréal, où il reste six mois avant de rejoindre New York, Los Angeles et Miami. “Puis je suis rentré en France et j’ai ouvert mon salon en Bretagne”, confie le coiffeur, aujourd’hui âgé de 38 ans. 

Donner le sourire aux clients

Pendant sept ans, il est donc son propre patron. Jusqu’au jour où son cousin lui propose de le rejoindre à Londres. Fred Godillon y vit depuis 15 ans. “Je me suis installé après mon apprentissage en France. Je voulais avant tout apprendre l’anglais puis je me suis plu et je suis resté”, raconte le coiffeur de 35 ans. Après dix ans chez Tony&Guy, il rejoint le salon Hob à Camden il y a trois ans. Poste qu’il a donc quitté pour se lancer dans sa première aventure entrepreneuriale. “Si Flo a pu le faire en France, pour moi cela a été dans un coin de ma tête. Certains coiffeurs rêvent de travailler sur des défilés, moi j’ai toujours rêvé d’avoir mon propre salon”, confie le trentenaire pour qui être à deux dans le projet l’a beaucoup rassuré.

Depuis l’ouverture de l’Atelier Paris, les affaires marchent plutôt bien pour les deux cousins. La clientèle a répondu présente, les rendez-vous sont quasiment complets. “Au-delà de nos expériences, on amène aussi nos personnalités. Notre objectif a toujours été que le client reparte avec le sourire”, expliquent les deux patrons. L’ambiance est plutôt détendue à l’Atelier Paris. “On n’est pas dans une chaîne, on prend le temps, on passe au minimum une heure avec les clients, on discute avec eux. On veut qu’ils se sentent aussi comme à la maison”, lancent les deux cousins. Au-delà de l’accueil et du cadre, ils ont aussi pensé à soigner leur clientèle en leur installant un bar à smoothies. Si les jus ne sont pas du goût de tous, il y a au choix du Prosecco, de la bière, du café ou encore du thé…