La pandémie n’aura pas arrêté les ambitions de Romain Bourillon : rien qu’en 2021, il a ouvert deux nouvelles branches de son restaurant Cocotte, l’une à Queen’s Park en début d’année et l’autre à South Kensington en ce début septembre. Ces deux établissements viennent s’ajouter aux trois premiers, ouverts à Notting Hill en 2018, à Hoxton en 2019 et à Parsons Green en juin 2020. “Ouvrir trois restaurants en pleine pandémie c’était un vrai challenge”, reconnaît le restaurateur français, “mais heureusement, on a pu compter sur les livraisons”. Marque déjà bien établie, et grâce à un partenariat solide avec Deliveroo, Cocotte a donc su passer la crise sans trop de dégâts. “On a même eu des résultats plutôt intéressants”, commente Romain Bourillon.
Si le restaurateur a choisi South Kensington pour son cinquième établissement, c’est parce que ce quartier était dans sa ligne de mire depuis les débuts de Cocotte. “J’avais repéré un site il y a 5-6 ans, mais finalement cela n’avait pas pu se faire”, se souvient le Français, qui décide alors à l’époque de se rabattre sur Notting Hill, un quartier qui lui semblait tout aussi intéressant pour lancer son concept. Un concept simple autour du thème de la rôtisserie, mais qui a tout de suite plu et trouvé son public. “L’idée de Cocotte est née parce que j’avais du mal à trouver un endroit où manger un bon poulet”, explique Romain Bourillon, qui habite Londres depuis plus de 10 ans.
Le Français n’est pas un inconnu des cuisines. Né dans une famille de restaurateurs, il a aussi voulu suivre cette voie professionnelle. Son CV est impressionnant : il fut gérant de restaurants en France, mais aussi à New York, à Bruxelles (comme la Villa Lauraine (1 étoile) et le Chalet de la Forêt (2 étoiles)) et à Londres (Soho House). Après plusieurs années à gérer les établissements des autres, il se décide à concrétiser son rêve de toujours : ouvrir son propre établissement.
Avec Cocotte, le rêve est donc devenu réalité. Dès le départ, Romain Bourillon souhaitait proposer une cuisine simple mais bonne grâce à des produits sourcés et de saison. “Le poulet provient d’une ferme d’Evron dans la Loire, avec qui on travaille depuis le début et qui nous a toujours donné priorité”, confie-t-il, faisant référence aux problèmes actuels d’acheminement de certaines denrées alimentaires vers le Royaume-Uni. Mais outre la qualité des plats (la carte comprend de la soupe de poulet, des burgers et des salades), le Français veut que les prix restent abordables. “Du bien fait, du bon et accessible à tout le monde. Par exemple, le menu, comprenant un quart de poulet, deux accompagnements et deux sauces, est à £13 chez nous”, résume-t-il.
Et ça marche. Cocotte, née en 2018, a donc fait des petits un peu partout à Londres. Une expansion réclamée, confie Romain Bourillon, par les clients eux-mêmes. “Certaines personnes traversaient la ville pour venir chez nous et nous demandaient quand on ouvrirait dans leur quartier”, raconte le Français, “et puis, parfois on devait refuser du monde. Le développement devenait donc nécessaire”. Aujourd’hui à la tête de 5 restaurants, qui proposent le même menu mais dans une décoration unique dans chaque lieu, le restaurateur ne souhaite pas pour autant faire de Cocotte une chaîne. “Déjà, on a un service de livraisons qui marche bien et qui couvre bien Londres”, explique-t-il, “ensuite, avoir trop de restaurants ne permet plus de faire fonctionner les choses de manière stable”.
Cependant, Romain Bourillon a dans l’idée d’ouvrir encore deux à trois autres établissements dans les années à venir. Peut-être dans le sud de la Tamise, comme du côté de Battersea, Richmond ou Wimbledon. “Cela dépendra des opportunités”, lance-t-il. En attendant, Cocotte s’adapte sans cesse. “On propose dorénavant des brunchs”, poursuit le restaurateur. Sur la carte, plusieurs options, dont un croque-monsieur mais aussi du pain perdu. Et le Français ne compte pas s’arrêter là puisqu’il réfléchit déjà à développer d’autres projets. Il ne souhaite pas en dire davantage, mais il révèle que les prochains concepts ne se feront pas autour du poulet. “Ce qui me plaît dans le métier de restaurateur, c’est qu’on ne s’ennuie jamais, on est en constante réflexion et création. J’aime m’inspirer de tout ce que je goûte, ce que je vois”, conclut ce passionné.