“J’étais super contente quand il m’a dit ‘you’ve passed’.” Léa Baland, 28 ans, est enthousiaste. Française vivant en Angleterre depuis quelque temps, elle a récemment obtenu son permis de conduire… qu’elle a passé, ici, dans la capitale britannique. “Avant, quand j’habitais Paris, ce n’était pas une priorité, sourit-elle. Je n’avais pas le temps, c’était cher, et je n’en avais pas vraiment besoin avec les transports en commun. Maintenant, j’en ai plus envie, et puis, j’ai un projet de voyage en voiture.”
La jeune femme a donc commencé par demander, via le site de la Driver & Vehicle Standards Agency (la DVSA, l’agence compétente en la matière), une “provisional driving licence (PDL)”, un permis de conduire provisoire qui permet de se trouver légalement au volant d’une voiture pendant ses leçons de conduite. Pour cela, rien de bien sorcier, il suffit de prouver son identité, renseigner son adresse, son numéro de sécurité sociale (NIN)… Puis la Française a contacté une auto-école pour trouver un moniteur. “Mais ce n’est pas obligatoire. Apparemment, ici, beaucoup de moniteurs sont à leur compte et indépendants.” Une liste des moniteurs agréés, avec leur mails et téléphones, est en effet publiée par la DVSA.
Pour le code, Léa Baland s’est débrouillée seule. Au Royaume-Uni, les candidats s’inscrivent eux-mêmes aux examens et la préparation au theory test se fait également en solitaire. Un certain nombre de ressources sont en effet accessibles en ligne. “Il y a notamment une application, le ‘DVSA theory test kit app’ qui couvre toutes les questions de l’examen”, indique Philip Risley, de l’auto-école Chelsea Driving School, située dans l’Ouest londonien.
Identification des panneaux de circulation, des limitations de vitesse, respect des autres usagers de la route… Le contenu est similaire à celui de l’examen théorique du permis de conduire français, mais les épreuves diffèrent un peu. “Il y a une épreuve appelée le ‘hazard perception test’, où la personne est confrontée à des situations en vidéo et dans lesquelles surviennent des ‘hazards’, des événements inattendus – un piéton qui arrive, par exemple – elle doit alors cliquer sur l’écran. C’est ce temps de réaction qui est évalué”, explique Léa Baland.
Concernant les heures de conduite, il est tout-à-fait possible de commencer à prendre des leçons avant d’avoir réussi le theory test. Mais il faudra bien sûr l’avoir obtenu pour s’inscrire à l’examen pratique du permis de conduire, le practical driving test.
Ayant déjà l’habitude de rouler en vélo à Londres, Léa Baland n’a pas été trop perturbée par la conduite à gauche pendant ses heures de conduite. “Les pédales restent positionnées de la même façon, les vitesses ne sont pas inversées.” En revanche, le fait de conduire dans une ville aussi imposante, dans un environnement relativement “busy”, et les leçons en anglais lui ont posé quelques soucis au début. “J’ai parfois du mal avec la gauche et la droite en français, alors, en anglais (rires) ! Et puis il y a du vocabulaire spécifique… ‘Clutch’, par exemple, ça veut dire ‘embrayage’.” Une réalité que prennent en compte certaines auto-écoles londoniennes, comme la Holborn Driving School, qui mettent en avant des moniteurs bilingues. “Nous avons bien quelques moniteurs francophones, indique, de son côté, Philip Risley. Mais ils parlent plutôt anglais en cours puisque les examinateurs s’exprimeront, de toute façon, en anglais.”
Quant à l’examen pratique du permis de conduire, il dure une quarantaine de minutes, pendant lesquelles l’examinateur va apprécier l’aisance du candidat. Une partie de “conduite indépendante” (le candidat conduit seul, sans instruction, pendant une vingtaine de minutes) est notamment prévue, ainsi que des manœuvres, des questions autour du véhicule… Pas toujours évident. Mais pour Léa Baland, les choses se sont bien passées. “J’avais pris une leçon de 2 heures avant donc j’étais préparée et puis mon examinateur était très sympa.” Son permis de conduire anglais, elle l’a eue du premier coup, au bout d’une trentaine d’heures de conduite. Et pour environ 800, 850 livres sterling au total. Un coût encore assez raisonnable par rapport à certains prix, parisiens notamment. “Mais après, c’est vrai que cela dépend des gens…”, sourit la jeune femme. À l’avenir, en tout cas, elle pourra envisager ses road-trips plus sereinement.