En France, comme au Royaume-Uni, plus de la moitié de la population compte un animal de compagnie dans sa famille. Pour beaucoup, il est hors de question de se déplacer sans leur fidèle compagnon. Cependant, voyager avec entre les deux pays devient de plus en plus compliqué – surtout depuis le Brexit -, car de nombreux transporteurs interdisent les animaux à bord.

Depuis ses débuts en 1994, l’Eurostar refuse par exemple catégoriquement de faire monter chiens, chats et autres compagnons à poil ou à plumes dans ses trains, à l’exception des chiens guides ou des animaux d’assistance thérapeutique. Quant à l’Eurotunnel et les ferrys, ils acceptent les animaux, mais uniquement à l’intérieur des voitures ou des camions de leurs propriétaires. Les voyageurs à pied se retrouvent donc sans solution. Enfin, bien que l’avion soit une option, les animaux sont souvent transportés séparément de leurs maîtres, parfois même dans un autre vol, dans des conditions moins idéales.

Sur les réseaux sociaux, les témoignages et appels à l’aide de propriétaires se multiplient, soulignant les difficultés à voyager avec leurs animaux. Comme Nathalie qui se demande “comment voyager avec un chien entre Londres et la France sans voiture”, surprise de constater que les ferries n’acceptent pas les piétons. Ou encore Philippe, qui arrive bientôt à Londres y travailler : “Je souhaite apporter mon chat, mais je m’aperçois que l’Eurostar n’accepte pas les animaux. Comment avez-vous fait pour emporter vos animaux ?”.

Des solutions de transport adaptées 

Pour répondre à une demande grandissante, des services de voyages adaptés se sont récemment multipliés, devenant un business à part entière. Chaque compagnie d’acheminement rivalise d’imagination pour assurer la qualité de ces services. Parmi eux : LePetExpress, Pets2go, ElitePetTaxi, SkipawsUK, AllPetTravel, ou encore CathyPetSitter, une entreprise française.

Cette dernière, créée il y a dix ans, propose un service de transport à travers toute l’Europe. Avec un minimum d’un voyage par mois vers le Royaume-Uni, elle prend en charge jusqu’à 30 animaux à bord de ses camions et remorques aménagés pour assurer leur confort. “Nous nous arrêtons toutes les deux heures pour permettre aux animaux de se dégourdir et nous avons des caméras dans les véhicules pour les surveiller en permanence,” explique Sébastien Rizzo, co-fondateur de CathyPetSitter. En hiver, les véhicules sont chauffés et des systèmes de rafraîchissement de l’air assurent le bien-être des animaux en été. 

Pour se rendre de l’autre côté de la Manche, l’entreprise travaille essentiellement avec la compagnie de bateaux P&O. “L’avantage, c’est qu’ils ne sont pas dans les véhicules, mais disposent d’un pont dédié avec des jeux et des parcours”, raconte Sébastien Rizzo. Des rapatriements d’animaux ou des travailleurs expatriés à Londres pour plusieurs mois, les demandes et les profils sont variés. “En revanche, pour ceux qui voyagent quelques jours seulement, nous leur conseillons plutôt garder leur animal dans notre garderie car un certificat de bonne santé est requis pour pouvoir partir, mais aussi pour revenir,” précise-t-il. Les prix varient selon les cas, mais il faut compter environ £800 pour un trajet Paris-Londres.

La compagnie aérienne EasyJet propose également un service spécifique appelé easypet, avec jusqu’à trois voyages par mois entre Londres, Monaco et le sud de la France. Pour £700 par passager et par trajet, cinq animaux peuvent être transportés en van.

Si les propriétaires ne sont pas véhiculés, le covoiturage entre particuliers est également une solution. Des annonces sur les groupes Facebook ou sur BlaBlaCar se multiplient avec des prix moins élevés allant de £100 à £200 à condition que les animaux passent toutes les démarches administratives.

Les démarches à suivre avant de partir avec son animal

Le Royaume-Uni accepte tous les passeports pour animaux de compagnie délivrés par l’Union européenne, ainsi que ceux de la Suisse et de la Norvège. “Les vétérinaires français peuvent délivrer directement des passeports pour chiens, chats et furets, à condition que ces animaux soient équipés d’une puce électronique et vaccinés contre la rage. Le passeport devient valide 22 jours après la vaccination”, explique Bruce Fogle, vétérinaire et directeur de la London Vet Clinic. Si l’animal ne porte pas de puce, un tatouage effectué dans un autre pays est acceptable s’il a été réalisé avant le 3 juillet 2011 inclus. 

Autre formalité avant le départ vers le Royaume-Uni (et même l’Irlande) : il est obligatoire de réaliser un traitement vermifuge pour éliminer les vers intestinaux de votre animal. “Un vétérinaire doit administrer un comprimé vermifuge entre un et cinq jours avant l’entrée au Royaume-Uni ou en Irlande”, précise Bruce Fogle. Ce traitement ne concerne que les chiens, pas les chats. De plus, en cas de trajet en avion, “la compagnie aérienne demandera un certificat d’aptitude au vol, signé par un vétérinaire agréé”, ajoute le vétérinaire.

Aussi, depuis le 1er janvier 2021, les passeports pour carnivores domestiques (chiens, chats, furets) émis au Royaume-Uni ne sont plus valables pour voyager vers l’Union européenne. Il est impératif d’obtenir un certificat sanitaire vétérinaire ou un Animal Health Certificate (AHC) à la place, à moins d’avoir un passeport ayant été réalisé en Europe.