En 1982, fruit de l’union de la chorégraphe Brigitte Burdin et du sculpteur Gilles Rhode, naît la compagnie française Transe Express. Depuis les années 1970, les saltimbanques et autres artistes s’affairent à casser les codes et transformer les conventions. En mélangeant leurs arts, ils souhaitent explorer une nouvelle scène : l’espace public. Les spectateurs deviennent ainsi l’élément central de la performance, les artistes cherchant à les surprendre. Selon Remi Allaigre, directeur artistique de Transe Express, “les traditions se libèrent, la création artistique s’émulsionne”. C’est ce que la compagnie tentera de communiquer lors de sa première participation au Greenwich + Docklands International Festival samedi 6 juillet prochain.
Participer à ce rendez-vous londonien annuel incontournable des spectacles de rue est une chance pour Transe Express, repérée par l’équipe organisatrice du festival alors que la compagnie était en spectacle à Auriac l’an dernier. Sa venue est d’autant plus inédite que c’est la première fois que son spectacle Cristal Palace est présenté au public britannique. En préparation depuis 2015, le projet artistique a nécessité un travail de longue haleine au travers de la coordination des équipes chargée des chorégraphies et de la technique mais aussi de la musique. Ce spectacle aérien, dont la pièce maîtresse est un lustre suspendu, devrait enchanter la place publique et lui donner des airs de salle de bal. “On a même ajouté un tableau en plus pour l’occasion”, complète Remi Allaigre.
Greenwich + Docklands International Festival est une étape importante pour la compagnie. Remi Allaigre explique que l’événement “permet de travailler avec les habitants et surtout avec les amateurs”. Créer ses performances autour du public est en effet un élément fondateur et récurrent de la compagnie, comme pour son précédent spectacle datant de 2011, Les tambours de la muerte, dont l’idée était de faire danser les morts (et les) vivants.
Depuis sa création en 1982, danseurs, musiciens, acrobates et bien d’autres artistes ont rejoint l’aventure Transe Express avec cet esprit de troupe, partageant tout aussi bien la scène que des espaces de vie commune. La compagnie française est ainsi une grande famille qui aujourd’hui compte plus de 150 artistes, techniciens et personnel administratif.
L’histoire de Transe Express prend un tournant en 1992 avec le lancement de son premier spectacle aérien L’Homme Catapulte et sa participation aux Jeux Olympiques d’Albertville. Depuis, les artistes se produisent dans le monde entier, heureux de constater la réceptivité des différents publics. Si l’accueil peut différer selon les endroits, Remi Allaigre assure que le Nord sait aussi bien recevoir que le Sud, généralement considéré comme plus chaleureux. Donc pas d’inquiétude pour cette première britannique. “Le Royaume-Uni regorge de traditions de danse, spectacle et folklore”, avance le directeur artistique.
A Londres, Transe Express espère séduire autant le public francophone qu’anglophone. Leur avantage : Cristal Palace n’a pas de texte, et on le sait, le langage de l’art est universel.