Il aurait déjà dû jouer son spectacle So british (ou presque) à l’été 2020, mais, pandémie oblige, le spectacle avait été reporté à l’été 2021. Le public avait été alors heureux de le retrouver. Et il le sera d’autant plus cette année, puisque Paul Taylor revient dans la capitale anglaise, pour deux dates, dimanche 26 et lundi 27 juin, à l’O2 Shepherd’s Bush Empire.
Bien connu du public français, le Britannique est depuis 2016 une référence en matière d’humour, notamment grâce à sa série What the Fuck France, What’s Up France? diffusée sur Canal+. Son talent ? Faire rire les Français d’eux mêmes, ce qui est pourtant loin d’être un pari gagné. D’autres avant lui ont essayé, sans grand succès, mais Paul Taylor a l’avantage de connaître la France de l’intérieur. Il y a en effet passé une partie de son enfance, et y réside de façon permanente depuis 2010. S’il a intégré cette double culture, il garde un regard extérieur sur les mœurs des Français, et tire de cette dichotomie l’inspiration pour ses sketchs et spectacles.
Né de parents britannico-irlandais, Paul Taylor arrive en France alors qu’il n’a que 4 ans. L’adaptation se fait sans écorches, le comédien confie qu’il n’était « pas conscient de cette double culture ». Il retourne en Angleterre après avoir passé cinq ans dans la patrie de la bise, tradition bien française dont il rendra un hommage humoristique dans une de ses premières vidéos, qui va justement le faire connaître du public.
Si son retour en Angleterre avait été quelque peu difficile, notamment à l’école où il était « le petit Français », le fait d’y avoir vécu son adolescence lui a permis de complètement s’immiscer dans la culture britannique. L’adolescence constitue, selon Paul Taylor, « les années les plus importantes » en matière de références culturelles. Il explique se sentir ainsi plus britannique que français, bien qu’il ait vécu plus longuement en France, lui permettant ainsi d’avoir ce regard extérieur.
C’est lorsqu’il a 23 ans qu’il décide s’installer pour de bon à Paris. Le jeune homme, qui n’est pas encore l’humoriste à succès que l’on connaît aujourd’hui, travaille alors chez Apple qui commence à se développer en France. A l’époque, il est en couple avec une Parisienne qu’il a rencontrée à l’université – et à qui il est aujourd’hui marié. L’adaptation ne se fait donc pas sans mal cette fois.
S’il avait fait quelques scènes à Londres, Paul Taylor se concentre sur sa carrière chez Apple lorsqu’il arrive dans la capitale française, d’autant plus que son travail l’amène à voyager régulièrement, ce qui ne facilite pas d’avoir une double vie en tant que comédien. C’est en 2013 qu’il se lance réellement dans le stand-up sur les planches parisiennes.
Bien qu’il espère que ce soit le cas un jour, le Britannique ne se voit pas faire de la comédie son métier principal lorsqu’il débute. « Tout le monde est nul au début », estime-t-il. Afin de s’améliorer, il peaufine ses textes, ce qu’il compare d’ailleurs au travail d’un diamantaire : il faut ainsi « polir le rocher jusqu’à ce qu’il devienne un diamant ».
C’est réellement trois ans après ses débuts qu’il démissionne de son poste chez Apple et qu’il se lance en temps complet dans l’humour. Paul Taylor estime à ce moment-là qu’il est « assez drôle pour que ça fonctionne ».
Le Britannique se fait réellement connaître avec ses vidéos sur YouTube, et notamment en 2016 avec La Bise qui atteint le million de vues peu de temps après sa mise en ligne. Son succès lui vaut alors de décrocher sa propre série sur Canal+, What the Fuck France puis What’s Up France ? dans lesquelles il décortique les stéréotypes français à travers les yeux d’un expatrié. Et les Français en raffolent ! Qui l’aurait cru ? Il débute alors en parallèle une tournée pour son premier spectacle #Franglais, qui traite de ses observations sur la langue française.
Le public a très bien accueilli le fait que le comédien joue son spectacle en deux langues. Il décide ainsi de réitérer l’expérience, et de produire un autre spectacle bilingue So british (ou presque), même si ce dernier est plutôt « 70% français, 30% anglais ». Ce deuxième spectacle plus intime aborde ainsi « l’identité et ce que ça veut dire d’appartenir à un pays ».
Avant d’entamer son troisième spectacle en 2023, Paul Taylor joue deux de ses dernières dates de So british (ou presque) à Londres. Au-delà du fait que la capitale anglaise soit une ville très importante pour lui, jouer dans cette salle est une sorte de consécration pour le Britannique : il s’agit en effet d’une « salle mythique dans laquelle tous les grands groupes sont passés ». Une belle réussite donc qui continue de le motiver pour la suite.
(Crédit photo Une : Anais Bellieres)
Quand : dimanche 26 juin et lundi 27 juin à 7pm
Où : O2 Shepherds Bush Empire, 211 Shepherd’s Bush Grn, London W12 8TT
Combien : £27,90
Réservations : ici