Elles ont reçu le soutien du New Diorama Theatre Broadgate à Londres, “un tout nouvel espace qui soutient le développement d’artistes émergents et établis”, précisent-elles. Le lieu leur a ouvert ses portes pendant une semaine, du 10 au 15 janvier 2022, pour qu’Emeline Touzet et Léa des Garets y travaillent un projet qu’elles ont en tête depuis un an : l’écriture et la production d’une pièce sur George Sand. Une première œuvre pour ces deux Françaises de Londres et qui parlera, confient-elles, de “la vie et des difficultés que l’écrivaine a dû affronter en tant que femme indépendante, artiste engagée et personne queer”. “Les obstacles auxquels s’est confrontée Sand il y a deux siècles ont encore une résonance dans l’actualité d’aujourd’hui”, juge celle qui est assignée à l’écriture de cette pièce, Léa des Garets. C’est pour cela qu’elle a décidé de focaliser sa première œuvre sur cette écrivaine, jugeant qu’elle trouvera un écho favorable auprès d’un public autant francophone qu’anglophone.
Les deux Françaises ont décidé de travailler ensemble après s’être rencontrées par le biais d’une amie actrice, elle aussi originaire de France. “En discutant, on s’est rendu compte que la tante de Léa était enseignante à Sciences Po Bordeaux, là même où j’ai fait des études en affaires publiques”, lance Emeline Touzet, “Léa a aussi grandi à 10 kilomètres de chez mes parents”. Mais c’est surtout leur passion pour le théâtre qui les a réunies.
Léa des Garets en fait depuis l’adolescence mais c’est vraiment en Angleterre que les choses ont pris une dimension plus concrète. Cette Normalienne est venue enseigner le français au sein de l’université de Cambridge, où elle a continué à jouer sur scène. “J’ai participé à la pièce Henry V de Shakespeare et c’est en travaillant sur ce projet que j’ai vraiment voulu devenir comédienne”. Léa des Garets co-fonde alors une compagnie, la Night Train Theatre Company, avec qui elle a produit le spectacle ‘Maklena’, présenté au Royaume-Uni en 2018 notamment lors du célèbre festival écossais The Fringe, et en Ukraine en 2019.
Emeline Touzet, elle, s’était d’abord destinée à une carrière dans les affaires publiques et la politique, avant de changer complètement de direction. Cette ancienne de Sciences Po Bordeaux a découvert Londres pendant son année Erasmus. “J’étais sûre de vouloir revenir y vivre un jour”. C’est d’ailleurs dans la capitale anglaise qu’elle va tomber amoureuse du théâtre. “Mais pas de la scène, plutôt de la production”, explique-t-elle. Et elle a alors tout plaqué pour venir vivre dans la capitale anglaise, où elle a d’abord travaillé depuis dans une école d’art dramatique comme administratrice avant de rejoindre depuis peu les Riverside Studios, centre culturel situé du côté de Hammersmith. Un travail qui lui permet de garder un pied dans le monde artistique tout en développant ses ambitions de devenir productrice de pièces de théâtre. Elle a d’ailleurs créé sa propre compagnie, Lyn Productions, et a récemment travaillé, en tant qu’assistante de production, avec Theatre Lab Company sur leur dernière pièce ‘Emmeline’, jouée au Cockpit Theatre en novembre 2021.
Très confiantes de leur projet à deux, les Françaises de Londres ont pu compter sur cette semaine sur le New Diorama Theatre Broadgate pour développer leur future pièce intitulée ‘George’ et travailler à sa mise en scène. Rencontre avec des membres du public et des ‘theatre makers’, improvisation sur des textes avec des acteurs, échanges avec une dramaturge professionnelle pour travailler la structure de la pièce… Cette semaine a été riche pour les deux jeunes femmes, qui espèrent pouvoir proposer leur pièce fin de l’année. “Le processus d’écriture est très long et on souhaiterait que tout soit terminé pour le printemps prochain”, confient Léa des Garets et Emeline Touzet.
Elles ont aussi lancé un financement participatif, qui a déjà rassemblé £1300 sur les £1900 nécessaires. “On souhaitait pouvoir rémunérer les acteurs qui nous ont aidées pendant cette semaine et soutenir Léa pendant l’écriture de la pièce”, explique Emeline Touzet, “et avoir atteint plus de deux tiers en quelques jours cela nous touche énormément, c’est énorme à cette étape du développement”. De quoi conforter les deux jeunes femmes sur la pertinence et l’intérêt de leur projet.
Pour aider au financement participatif : ici