Dixner est une initiative parisienne qui invite dix étrangers à se rencontrer autour d’un dîner dans un restaurant, offrant ainsi une expérience humaine unique et immersive pour rencontrer vos futurs meilleurs amis, ou plus si affinité. Pour la première édition de Dixner à Londres, French Morning London a été invité par les créateurs afin de tester le concept.
Fondé par Astrid Beaufils et son mari Baptiste Clinet en mai dernier, ce projet est né du besoin de la Française de rompre avec la solitude, ressentie après le confinement, alors qu’elle travaillait à son compte en tant que créatrice d’accessoires à Paris. Son envie de sortir avec des amis s’est heurtée à la difficulté d’organiser des rencontres spontanées en raison des emplois du temps chargés de chacun. Son ressenti personnel a révélé un sentiment partagé plus largement par les Français, comme l’atteste une étude de la Fondation de France : la solitude a augmenté au cours des deux dernières années, en particulier chez les 30-39 ans. Pour répondre à ce problème social, le couple a donc lancé Dixner et face à son succès en France, le concept s’exporte dans plus d’une quinzaine de villes à l’étranger dont Londres.
L’expérience personnalisée commence en ligne sur le site de Dixner qui propose de répondre à une quinzaine de questions légères comme plus personnelles, du type “Si l’argent n’importait pas, que feriez-vous dans la vie ?“ ou encore “Quel est le plus bel endroit que vous avez visité ?”. Vous pouvez ensuite choisir les jours de la semaine où vous seriez libres pour dîner et un algorithme vous associe à une table selon vos réponses et vos disponibilités. Pour les plus timides, Dixner offre la possibilité d’être accompagné d’un ami.
Astrid Beaufils explique que pour tester le concept à ses balbutiements, elle a organisé plusieurs dîners avec des amis qui ne se connaissaient pas auparavant. Ensuite, il a fallu ajuster le nombre de convives pour trouver le parfait équilibre. “On s’est rendu compte qu’un dîner à six était trop intime et souvent une personne ne ‘matchait’ pas avec le reste du groupe. À huit, la conversation avait tendance à se scinder en deux. Alors qu’à dix, les discussions étaient à la fois collectives et individuelles, et les participants changeaient de place afin de rencontrer tout le monde”.
De plus, aux débuts de l’expérience, les créateurs cherchaient à mélanger les âges, mais “certains de nos clients âgés d’une cinquantaine d’années avaient le sentiment de manger avec leurs enfants en rencontrant des étudiants de 20 ans”, c’est la raison pour laquelle aujourd’hui il y a écart maximum de dix ans entre les participants. Et, en ce qui concerne les personnalités, les fondateurs du concept cherchent à mélanger les professions, tout liant les convives par un point commun fort. L’algorithme sélectionne ainsi 15 potentiels participants et Astrid Beaufils et Baptiste Clinet ajustent cette liste pour en garder dix.
Une fois la table de dix soigneusement composée, les invités reçoivent la date du Dixner ainsi que l’adresse du restaurant où ils doivent se rendre. Pour notre test, le rendez-vous a été fixé à à 7.30 pm un jeudi soir, dans l’atmosphère exceptionnelle du restaurant Boha. Chaque édition de Dixner se déroule dans une salle privatisée, préservant l’intimité des échanges.
Dès l’arrivée, tous les convives se sont vus offrir une coupe de champagne suivie de la présentation de chaque participant. Pour garantir la fluidité de la conversation Astrid Beaufils, Baptiste Clinet et Charlotte Bailly – l’ambassadrice chargée d’assurer la convivialité des futurs dîners londoniens -, étaient présents. Baptiste a alors expliqué que “les ambassadeurs possèdent chacun leurs techniques pour initier la soirée. Un jeu fonctionne particulièrement bien, celui ‘d’une vérité et deux mensonges’ permettant aux invités de raconter des anecdotes personnelles”. La soirée a ensuite continué au fil des échanges autour des passions de chacun, des voyages et des recommandations culturelles, accompagnés d’entrées, de plats, de desserts et de vins à partager afin de continuer à briser la glace.
11.30pm : la soirée touchait déjà à sa fin mais cela ne signifiait pas que la rencontre était finie. En effet, Baptiste Client faisait alors remarquer aux convives que “souvent les participants prolongent la soirée en allant boire un verre après le repas, et créent des groupes WhatsApp pour rester en contact”. “Au début, Astrid et moi étions ajoutés à tous ces groupes, nous avons rapidement perdu le fil des discussions. Cependant, nous ressentions que ces rencontres, par leur originalité et leur convivialité, avaient réellement uni les convives”, a-t-il précisé.
À une époque dominée par les réseaux sociaux, Dixner offre ainsi une expérience humaine intéressante qui renoue avec le mystère des rencontres tout garantissant une ambiance sécurisée au sein du groupe. Cependant, cette expérience a un coût, qui, même justifié par la qualité des restaurants, n’est pas accessible à tout le monde, s’élevant à £90 la soirée.
Néanmoins, les créateurs assurent expérimenter différentes formules à Paris telles que des brunch, des dégustations de fromage et de vin voire même, à la demande de certains clients, des week-ends. Il reste donc à voir si Dixner se diversifie véritablement pour pouvoir atteindre un public plus large. Malgré cela, le concept reste une belle occasion, notamment pour les expatriés français, de faire des rencontres hors de leur cercle proche et de rompre la solitude le temps d’une soirée. Pour cela, il suffit juste de s’inscrire en ligne afin de tenter l’expérience.
Réservations : ici