Lorsqu’elle n’est pas comédienne, Edith Vernes donnent des cours de théâtre à des amateurs passionnés à Londres. Cette fois-ci, ce sont les textes de George Feydeau qui sont mis à l’honneur dans le spectacle de fin d’année du groupe. Pour Fais pas ton Feydeau !, la metteuse en scène française a sélectionné des extraits des meilleurs pièces de l’écrivain, allant de La dame de chez Maxim à Un fil à la patte en passant par Le Dindon et La Puce à l’oreille. Au total 8 comédiens amateurs seront présents sur scène jeudi 27 et vendredi 28 juin au théâtre The Bhavan pour donner vie à ce vaudeville qui traite des rapports hommes-femmes, de soupçon et de séduction.
Edith Vernes a commencé à donner des cours il y a 13 ans à Paris avant de déménager à Londres en 2012, où elle continuera à jouer et à enseigner le théâtre. Ses élèves sont des adultes “amateurs et passionnés” qui travaillent aussi énormément en dehors des trois ou quatre heures de répétition hebdomadaires. Pour faire partie du groupe, pas d’audition ou de test : ici, la comédienne “fonctionne au désir”. Toute personne peut venir essayer un cours et choisit d’elle-même si elle se sent en accord ou non avec “l’identité du groupe”. “Cette identité me dépasse”, explique Édith Vernes, “elle se crée naturellement”.
Depuis six ans maintenant, ce groupe d’amateurs offre chaque année un spectacle “d’un niveau quasi professionnel” à quelque 500 personnes par représentation. L’artiste française aime mettre en scène des comédies que ce soit des textes anciens comme ceux de Feydeau ou Molière ou bien des œuvres contemporaines comme celles de Jean-Michel Ribes ou Joël Pommerat. Cette année, c’est encore une fois George Feydeau qui l’a inspirée. Bien que comiques, Edith Vernes explique que les textes de l’auteur “demandent une maîtrise, une technique et une précision que souvent les amateurs ont du mal à atteindre”.
Pour elle, l’humour du créateur est “avant-gardiste et universel”. Ce “génie du rire” qui “se moque de l’être humain” crée des “situations burlesques portées à l’extrême mais toujours très justes”, dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître. “Les situations sont dingues, tout est énorme mais on y croit. C’est ça la force de Feydeau”, réalise-t-elle. Pour sa mise en scène, Édith Vernes a choisi de créer un décor et des costumes “pop”, transposant les textes écrits à la fin du XIXème dans les années 60.
Le titre du spectacle est un “clin d’oeil” pour prévenir les hommes de ne pas “faire leur Feydeau”, c’est-à-dire de ne pas devenir “des dragueurs, qui ne peuvent s’empêcher d’aller voir ailleurs alors qu’ils sont mariés.” Mais “Fais pas ton Feydeau !” n’est pas pour autant une pièce engagée, avertit Édith Vernes. “Je veux surtout que le public s’amuse, qu’il n’ait pas à réfléchir”.
La metteuse en scène fait aussi partie d’une compagnie professionnelle intitulée “So French Production” qui propose depuis quatre ans des pièces en français avec sur-titrages en anglais ce qui permet de toucher un plus large public. La compagnie avait dans ce cadre mis en scène un texte de Sacha Guitry en janvier dernier.