Pour la plupart des établissements scolaires français de Londres, les demandes d’inscriptions sont plutôt à la baisse depuis ces trois dernières années. Si d’aucuns reconnaissent que cette chute est due à l’ouverture de nouvelles écoles dans le paysage londonien, le Brexit aura également eu une légère influence sur ce nouveau phénomène. Mais pour l’heure, les responsables d’établissement préfèrent minimiser l’impact, faute de recul suffisant.
Les demandes d’inscription sont en baisse depuis trois ans, reconnaît le lycée Charles de Gaulle, le plus ancien établissement français de Londres. “L’ouverture des nouveaux établissements français, dont l’ouverture a précisément été programmée afin d’offrir de nouvelles opportunités et désengorger le lycée Charles de Gaulle, aura été le facteur déterminant dans le fait que nos listes d’attente se sont dégonflées”, confie le lycée, dirigé par Olivier Rauch.
Cette baisse est finalement un soulagement pour l’établissement, mais cette tendance pourrait-elle aussi traduire une inquiétude des Français face au Brexit ? “Il y a sans doute un effet, mais c’est très marginal”, minimise le lycée. Même son de cloche du côté de Kentish Town, où est installé le Collège français bilingue de Londres (CFBL) et où sont inscrits environ 700 élèves. “On n’en mesure pas encore vraiment l’effet”, confie le directeur François-Xavier Gabet, “ce qui est sûr c’est que c’est plus facile d’obtenir une place aujourd’hui. Nous ne sommes pas encore inquiets, cependant nous restons alertes et attentifs”. Il reconnaît aussi que “beaucoup de parents sont dans l’incertitude et attendent des réponses des entreprises pour lesquelles ils travaillent”.
A l’école Jeannine Manuel, qui a ouvert il y a trois ans en plein centre de Londres et compte 450 élèves de la petite section à la troisième, l’effet serait, pour le moment, nul. “On n’a pas constaté de départs de familles. On n’a de toute façon pas encore assez de recul pour en faire l’analyse”, explique la directrice Pauline Prévot. Si elle n’est pas plus inquiète, c’est que l’établissement n’a pas vocation à accueillir exclusivement des Français. “Nous sommes ouverts à d’autres nationalités, l’offre scolaire que nous proposons n’est pas destinée qu’à la communauté française, mais aussi aux Canadiens par exemple. Le principe même d’ailleurs des écoles Jeannine Manuel est de défendre le mélange et le partage des cultures”.
La directrice explique aussi que le Brexit n’a pas freiné les projets de l’établissement, qui ouvre une classe de seconde à la rentrée prochaine près de Russell Square. “L’idée est ensuite d’emmener les élèves jusqu’au bac”, complète Pauline Prévot. Il existera ainsi deux options : le bac international ou le bac français option international.
Les écoles comptent donc s’appuyer sur le modèle d’éducation à la française pour résister dans le futur. “Plus de 2.000 places ont été créées en 7 ans à Londres, ce qui prouve l’attractivité du modèle français”, assure le lycée Charles de Gaulle, qui compte aujourd’hui près de 3.700 élèves dont 82% sont de nationalité française, 9% britannique et 9% venant de 48 autres pays.
L’attrait pour cet établissement serait aussi la résultante de la conjugaison du français et de l’anglais. “La plupart des classes sont homologuées par le ministère de l’Education nationale, c’est-à-dire qu’elles suivent le programme français, dispensé par des professeurs qui pour beaucoup d’entre eux sont des fonctionnaires de l’éducation nationale, détachés auprès de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger. Par ailleurs, notre projet linguistique demeure le plus important, avec deux écoles qui abritent des classes bilingues à parité horaire en partenariat avec des écoles anglaises et un second degré qui comprend des sections internationales anglaises et une section britannique”, explique le lycée. Un gage, donc, de qualité à la fois pour les parents français comme étrangers.
Le CFBL, lui, s’appuiera encore sur son “approche moderne” avec “un projet pédagogique axé sur l’élève et son épanouissement” pour continuer à attirer les parents. “Notre programme est aussi homologué par l’Education nationale et une partie de nos cours sont en langue anglaise, nous avons aussi une section internationale”, se félicite François-Xavier GaBet.
One Response
Je ne comprends pas pourquoi l’article titre sur les “premiers effets du Brexit” quand le reste de l’article semble demontrer que l’on ne peut pas attribuer au Brexit la baisse des demandes d’inscription. Je ne peux m’empecher de trouver le procede trompeur et malhonnete.