“C’était important pour nous deux dès le départ que notre concept de seconde main ait du sens, en créant un cercle vertueux, incluant environnement et aide au tissu social”, résument les deux fondatrices de Wardrobe Stories. Après un premier test avec leur réseau en novembre dernier, Elodie Duval et Sarah Williamson se jetteront dans le grand bain vendredi 31 janvier et samedi 1er février avec leur tout premier pop-up dans le quartier d’Angel à Londres.
Les deux Françaises peuvent dire merci à leur fille respective, camarades de classe mais aussi amies en dehors des salles de cours. Par la force des choses, Elodie Duval et Sarah Williamson ont ainsi commencé, il y a trois ans, à passer du temps ensemble et appris à se connaître. Toutes les deux en pleine réflexion sur leur carrière professionnelle, elles ont un jour l’idée de montrer une petite entreprise ensemble. “On a commencé petit à petit à discuter de nos envies, on était à la recherche de quelque chose de nouveau et organiquement on s’est dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire ensemble”, racontent les deux associées. Des envies communes, mais aussi des valeurs convergentes, voilà ce qui a fini de convaincre les Françaises de travailler main dans la main. “On s’est rapidement rendu compte que nous étions très complémentaires”.
Elodie Duval s’y connaît en effet dans le monde de l’entrepreneuriat. Avant de déménager à Londres, et après une carrière dans la communication, la mère de famille avait monté sa petite entreprise, Little Lolette, en 2014. “Je vendais des kits de biscuits bretons que les enfants pouvaient décorés de personnages avec des stylos de glaçage”, détaille-t-elle. Des kits vendus entre autres chez Printemps Haussmann à Paris. L’aventure a pris fin en janvier 2019 car elle avait envie, dit-elle, de démarrer une nouvelle aventure dans la capitale anglaise.
Pour sa part Sarah Williamson travaillait depuis près de 20 ans dans la recherche sur les questions de lutte contre les discriminations. Ancienne diplômée de Sciences-Po, elle est arrivée à Londres il y 30 ans et a décidé d’y faire sa vie. Ces dernières années, elle était consultante mais ses missions ne la satisfaisaient plus complètement. “J’avais envie d’un break, de réévaluer certaines choses, de réfléchir à ce que je voulais faire dans les 15 prochaines années”, confie la Française. La rencontre avec Elodie Duval va donc la conforter dans son nouveau choix de vie.
Les choses débutent réellement en mars 2019, après avoir participé à une vente de vêtements de seconde main pour enfants d’une de leurs amies communes. “On la voyait travailler sur son concept et lorsqu’on y est allées, on a rencontré beaucoup de femmes avec qui on a échangé et qui étaient intéressées par ce genre de ventes de seconde main, mais pour elles”, se souviennent les deux Françaises.
Cette idée leur plaît bien. “Si on devait lancer quelque chose, il fallait que cela nous intéresse, que cela nous parle”. Bingo, se disent-elles. “Le seconde main cadrait bien avec nos valeurs. On est un peu fashionistas, mais aussi très frappées et mal à l’aise de cette consommation excessive de la mode. Finalement, on peut être aimer les vêtements et les accessoires mais en les achetant autrement”, justifient les deux associées. Elles parlent alors de leur idée à des proches. “On a vite ressenti une demande, une envie, un besoin”.
C’est leur réseau de mamans qui va être d’abord un précieux atout. “On a démarré Wardrobe Stories avec notre premier cercle, puis le bouche-à-oreille a fait le reste”, racontent Elodie Duval et Sarah Williamson. Un premier email est envoyé en novembre dernier et trois semaines après, elles avaient déjà collecté 150 pièces. “Cela a bien confirmé qu’il y avait un réel besoin”. Ces pièces, elles sont allées les récupérer directement chez la vendeuse. “On veut vraiment faciliter leur vie, puisqu’on vient jusque chez elles, on finalise la sélection avec elles. Elles n’ont rien à faire à part nous dire ce qu’elles veulent mettre en vente”.
Maje, Sandro, Ba&Sh, mais aussi des marques non françaises comme All Saints, Rag and Bones… “On veut un éventail large”, expliquent les deux associées. Mais leur sélection inclut également des pièces de grands créateurs comme Chanel, Prada et autres. “On ne les refuse pas, mais on tient à préciser que ce n’est pas le cœur de nos recherches”.
Pour se distinguer, les deux associations sont allées plus loin dans leur démarche. En plus d’éco-responsable, leur concept se veut altruiste. “On s’est mis d’accord avec certaines vendeuses pour que leurs vêtements ou accessoires non vendus au bout de 4-5 pops-ups soient donnés à une association”. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de Smart Works, qui a été dernièrement mise en lumière par la future ex-Duchesse de Sussex, Meghan Markle. “On voulait une charity qui collait à notre vision des choses et c’est le cas avec celle-ci, car elle permet aux femmes démunies d’avoir accès à une garde-robe pour passer leur entretien d’embauche et même pour se rendre au travail”. Sarah Williamson et Elodie Duval ont déjà récupéré plusieurs pièces pour les offrir à Smart Works.
Les autres vêtements et accessoires collectés, tous choisis en très bon état et qui se vendront à -30 ou à -40% du prix neuf, seront présentés dans leur premier pop-up prévu vendredi 31 janvier et samedi 1er février à Camden Passage. Mais les fondatrices de Wardrobe Stories avaient déjà fait un coup d’essai en novembre lors d’un point de vente éphémère dans le cadre d’un événement au sein de l’école de leurs filles. Un joli succès qu’elles espèrent réitérer avec leur tout premier rendez-vous ouvert au grand public. “On espère attirer la population locale et française”, lancent Elodie Duval et Sarah Williamson.