Tendance venue à l’origine des Etats-Unis mais qui s’est fortement développée au Japon, le “cosplay” – contraction de “costume” et de “play” – consiste à se déguiser et à interpréter des personnages souvent fictifs (issus de comics, mangas, jeux vidéo, films, séries). Ce qui inclut souvent, mais pas toujours, de réaliser soi-même ses costumes… Un aspect qui plaît particulièrement à Elsa Sainte-Claire, Française de 25 ans basée à Coventry, dans les Midlands.
Arrivée en Angleterre il y a deux ans pour des études en design automobile, la jeune femme se passionne pour le cosplay depuis environ dix ans. “La première fois, c’était pour le carnaval du lycée, à la Réunion. Je m’étais dit que j’allais me faire mon propre déguisement. Sur Internet, je suis tombée sur des tutos qui expliquaient comment faire des armures en mousse. L’année d’après, j’ai recommencé.”
Elsa tire une véritable satisfaction de cette activité. Les personnages qu’elle incarne sont souvent des guerrières de jeux vidéo (auxquels elle joue, ou jouait, bien sûr pas mal plus jeune). “J’étais une ado qui avait peu confiance en elle. Cela m’a aidé, quelque part, de me cacher derrière un personnage.” Mais ce qu’elle aime surtout, c’est le fait de réaliser ses costumes. “Cela me détend comme activité, j’adore apprendre de nouvelles techniques. Et puis, j’aime dire que je l’ai fait moi-même, que c’est unique.”
Et à voir certaines armures, la chose demande un certain savoir-faire. Et beaucoup, beaucoup de patience. “Un costume représente de nombreuses heures de travail. J’ai par exemple dû passer une semaine juste sur la conception d’un casque…” Pour recréer une tenue – elle en a bientôt six – la jeune femme recherche sur Internet images, fichiers 3D, modèles élaborés par d’autres cosplayeurs, des costumes qu’elle cherche à reproduire. Mais imagination et inventivité restent des outils précieux. “Il faut aussi trouver la solution soi-même pour réaliser certaines pièces. Ça fait partie du challenge et on est contents d’y arriver.” Elsa ayant suivi une formation en design automobile, elle a néanmoins quelques facilités…
Depuis son arrivée au Royaume-Uni, la Française n’a guère eu l’occasion – Covid oblige – d’arborer ses créations à des conventions (le MCM Comic-Con de Birmingham, par exemple, qui devrait néanmoins avoir lieu cet automne). Ce qui ne l’a pas empêché de se rapprocher des cosplayeurs locaux, via le groupe Facebook UKCosplay.” On va partager des techniques, des réalisations. Si certains ne savent pas trop comment réaliser tel ou tel élément, ils peuvent demander.” Une communauté qu’elle apprécie. “Je trouve que l’ambiance est plus simple et posée que ce que l’on peut parfois avoir en France, où ça peut être un peu ‘m’as-tu-vu’ et plus axé compétition. C’est dommage parce qu’à la base, on fait ça pour s’amuser.”
La jeune femme n’hésite aussi pas, bien sûr, à revêtir ses costumes et à se mettre en scène pour quelques séances photo…. Le cosplay est pour elle une véritable passion et elle réalise tout cela de manière bénévole. “Après, ça ne me déplairait pas d’avoir des contrats pour faire la promotion pour des éditeurs de jeux vidéo mais ce n’est pas évident.” Attachée à ses tenues, elle les expose également dans son logement. “Certains les vendent pour en refaire d’autres. Moi, j’ai un peu trop d’affect pour ça”, sourit-elle.