Il n’y a plus “que” 136,046 Français installés au Royaume-Uni, selon les derniers chiffres publiés le 26 janvier par le ministère des Affaires étrangères (MAE) dans son rapport annuel. Un chiffre en forte baisse, puisqu’ils étaient encore 144,084 en 2020 à être inscrits sur le registre des Français établis à l’étranger. Ils sont donc près de 6% à avoir décidé, l’an dernier, de quitter le territoire britannique.
Mais la baisse du nombre de Français vivant hors de France s’observe partout ailleurs dans le monde. Le MAE rapporte qu’elle est de l’ordre de 4,2% par rapport à l’année précédente (1 685 638 inscrits au 1er janvier 2021). Les plus fortes baisses ont été constatées dans des pays, où parfois la communauté française était déjà peu peu nombreuse comme au Venezuela (-12,04%), au Nicaragua (-11,60%), au Surinam (-22,90%), au Mali (-11,45%), en Libye (-11,11%), au Soudan du Sud (-51,06%), au Yémen (-83, 33%, avec plus qu’un Français inscrits sur le registre contre 6 en 2020), en Afghanistan (-25,24%)…
En Europe, c’est en Slovaquie (-14,16%) où la baisse la plus importante a été enregistrée, suivie de la Norvège (-11,84%), de la Finlande (-9,76%), de l’Allemagne (-9,07%), de la Grèce (-9,04%), de l’Italie (-8,95%), de la Pologne (-8,79%) et des Pays-Bas (-8,06%).
“Plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse qui intervient pour la quatrième année consécutive”, explique le ministère. D’abord la crise sanitaire et économique “qui a provoqué le départ de nombreux Français depuis 2020”, mais aussi, selon le Quai d’Orsay, “la non-réinscription automatique au registre, 5 ans après la vague d’inscription induite par la perspective des élections présidentielle et législatives de 2017”.
Au Royaume-Uni, le Brexit pourrait aussi avoir joué son rôle dans le départ d’une partie de la communauté française, mais difficile de le prouver concrètement, les personnes n’ayant pas à justifier leur demande d’être rayées du registre. La baisse du nombre de ressortissants français, qui demeurait pourtant plutôt stable jusque-là, avait déjà été constatée entre 2019 et 2020. Le ministère avait ainsi rapporté une baisse de 2,35% (147.548 à 144.084 inscrits entre 2019 et 2020). En deux ans, plus de 10.000 Français ont donc quitté le Royaume-Uni.
Cependant, la Grande-Bretagne reste dans le top 5 des pays d’accueil de la communauté inscrite au registre après la Suisse (174,820), les États-Unis (136,533), et avant la Belgique (105,684) et le Canada (94,940).
Les Français restent aussi encore très présents globalement à l’étranger, et plusieurs pays ont même vu cette communauté fortement augmenter depuis cinq ans, “à l’instar des pays baltes, du Mexique ou dans une moindre mesure de certains pays du Moyen-Orient (Émirats arabes unis, Qatar)”, rapporte le ministère.