Installé depuis plusieurs années à Londres à payer un loyer parfois très élevé, on commence alors à penser qu’il serait peut-être plus intéressant de devenir propriétaire. C’est lorsqu’on se renseigne sur l’immobilier au Royaume-Uni que la surprise survient : il y a plusieurs manières d’être propriétaire, leasehold ou freehold, il va falloir choisir. Pas de panique, French Morning London vous explique.
Le plus simple lorsqu’on veut acheter un bien immobilier à Londres, c’est d’acheter en freehold. Concrètement, on achète la propriété et le terrain sur lequel elle se trouve. On est alors libre de faire ce qu’on veut. Pour nous Français, il s’agit finalement de la seule option qu’on ait toujours connue. Les Britanniques sont eux toujours pleins de surprises et proposent donc une autre option, le leasehold.
Le leasehold consiste à acheter une propriété et à louer le terrain sur lequel elle se trouve. Le bailleur est appelé le freeholder et on lui verse alors un loyer chaque mois.
L’origine de ce contrat remonte au Moyen-âge quand Guillaume le Conquérant envahit l’Angleterre et le Pays de Galles. Il s’autoproclame alors propriétaire de toutes les terres. Il a par la suite loué des parcelles aux seigneurs qui en avaient la jouissance. Depuis lors, la Couronne est techniquement la seule propriétaire de l’ensemble des terres du pays, bien que le droit immobilier anglais ait été réformé en 1925.
Samy Daim, agent immobilier à Londres, explique les inconvénients d’un contrat leasehold. “En plus de ne pas avoir la propriété exclusive de votre bien et de devoir payer des frais locatifs, vous devez demander l’accord au propriétaire du terrain pour apporter des modifications à la propriété et peut-être payer des frais supplémentaires”.
La plupart des baux en leasehold ont une durée de 90 ou 120 ans, même s’ils peuvent aller jusqu’à 999 ans. Il faut bien se méfier de cela lorsqu’on achète car, comme l’explique Samy, “il est plus difficile de vendre une propriété en leasehold avec un bail en dessous de 80 ans, car les banques acceptent très rarement d’accorder un prêt immobilier. Il faudra donc baisser le prix du bien”.
Medhi a récemment acheté une petite maison à Londres et pour lui, il était évident qu’il devait acheter en freehold. “Acheter en leasehold peut être un investissement compliqué, il y a tout un tas de frais de copropriété. La personne qui détient le freehold peut augmenter les frais, donc les dépenses peuvent varier en plus du crédit.” Le Français a aussi pensé à la revente de son bien. “Quand il ne reste que 50 ans sur le bail, personne ne veut l’acheter, alors il faut baisser le prix.”
On voit difficilement les avantages du leasehold, alors pourquoi un tel type de bail existe-t-il encore au Royaume-Uni ? Tout simplement car le prix à l’achat est moins cher. Cela a permis à des personnes avec un pouvoir d’achat modeste de devenir propriétaires. Mais selon Medhi, “quand on fait les calculs, si on ajoute les frais de copropriété et tout le reste, sur 10 ans, on peut payer 20,000€ en plus, ce n’est pas rien.”
Il est vrai que de nos jours, de plus en plus d’appartements sur Londres sont vendus avec une partie du freehold, c’est-à-dire qu’on achète, en plus des murs, une partie du freehold qu’on partage avec les autres copropriétaires.
La procédure est cependant complexe et il vaut mieux demander les conseils d’un avocat spécialisé, le métier de notaire n’existant pas en Angleterre.