Outre son plaisant patronyme, c’est surtout la cocasserie de la taille de cette échoppe qui a attiré notre curiosité. Si vous y venez entre midi et deux, laissez-vous guider par la longue file d’attente. Et sinon, gare à ne pas la rater. La Pleasant Lady s’est en effet “nichée” dans un mur de Greek Street d’où elle prépare, derrière un micro-comptoir, des jian bing.
On vous parle chinois ? Oui parfaitement et d’une spécialité cantonaise plus précisément. Jian bing est l’un des plats les plus populaires de la street food du pays, consommé à toute heure de la journée. Sa créatrice Z He les appelle les “Chinese burritos” mais on pourrait sans vergogne, les taxer d’être des “Chinese crêpes” ! Car ce sont de crêpes salées dont il est question. On ne parle pas de galettes – faut pas pousser les Bretons dans les orties – , même si la Lady les confectionne sur des plaques qui ressemblent à nos bons vieux biligs.
L’appareil de cuisson et la forme mis à part, la comparaison s’arrête là. Dans la pâte, point de farine mais dix sortes de graines différentes. Une fois cette pâte étalée et chauffée, la Lady y casse un œuf qu’elle mélange avec du sésame et de la ciboule émincée. Elle retourne la fine crêpe puis dépose une sauce à base de haricots rouges fermentés, pâte de sésame et de beurre de cacahuètes qu’elle surmonte d’un mélange d’herbes fraîches et d’oignons rouges, de la garniture de son choix (iberico pork / agneau au cumin et poulet à la sauce soja) et enfin, de fines rondelles de concombre. Avant de refermer totalement la crêpe, la Lady ajoute un morceau de pâte de wonton frit. Un spectacle, y compris pour les papilles.
Must eat : avec seulement trois sortes de garniture, difficile d’en choisir un plus qu’un autre. Celui à choisir, c’est le jian bing garni de la viande préférée de chacun. Pour l’heure, c’est l’agneau au cumin de Pleasant Lady qui nous a régalés. Bien parfumé et tendre, il se mélangeait parfaitement à la sauce aux haricots fermentée savamment relevée. Quant à la crêpe, sa fine texture légèrement croustillante, nous a (presque) fait oublier notre bonne vieille galette.
Pas testé mais intrigué : le lait de soja maison et les petites douceurs proposées en guise de dessert.
On y va : pendant sa pause déjeuner pour s’offrir des saveurs orientales et s’imaginer dans les rues fourmillantes de Canton (alors qu’on est devant son ordinateur et que la sauce coule sur le clavier), avant une soirée arrosée dans le coin de Soho – c’est toujours mieux d’avoir quelque chose dans l’estomac et c’est encore mieux quand c’est bon !
La note de French Morning : 4/5. C’est parfumé et raffiné. Les ingrédients utilisés par Pleasant Lady sont frais et la viande bien marinée. C’est parfait pour un repas équilibré sur le pouce. Seul hic : quoique bien garni, on en aurait bien manger encore quelques bouchées…