A cheval entre les quartiers de Farringdon et Clerkenwell, le bar à vin français Le Cellar a ouvert ses portes au public il y a un peu moins de six mois, en novembre 2018. Cela faisait déjà un certain temps que le duo de fondateurs venus de Bourgogne, Antonin Charlier et Simon Maniora, rêvaient d’ouvrir leur établissement au cœur de Londres. Quoi de plus normal pour des personnes bercées toute leur vie dans la gastronomie et le bon vin ?
Bien que venant de l’est de la France, les deux Français ont souhaité recréer une ambiance authentique, digne d’un bar à vin d’un petit village du sud de la France. Tout d’abord, cela passe par le style de produits proposés : ici, on fait la part belle aux produits français emblématiques, du vin au saucisson en passant par le fromage. Comme le dit son co-fondateur, Antonin Charlier, le concept du Cellar est le suivant : un bar à vin faisant de la “comfort food”, c’est-à-dire qu’il propose des plats à base de produits de qualité et de manière copieuse.
En ce qui concerne l’aspect du bar à vin, l’esprit désiré correspond à la nourriture proposée, naturel et chaleureux. Les murs aux briques apparentes rappellent l’esprit “bodega” qui se marie si bien avec du vin rouge. La petite dizaine de tables qui occupe l’intérieur de l’établissement est soutenue par des tonneaux, tandis les sièges sont tous des tabourets hauts, présents dans tout bar à vin qui se respecte. Enfin, la particularité des tables comme du bar est qu’ils sont faits avec le bois du même chêne en provenance du Council de Chingford, dans le nord-est de Londres, qui a été récupéré après s’être éteint de manière naturelle à l’âge avancé de 250 ans. C’est justement sur l’une de ces tables en chêne que French Morning London a eu la chance de poser ses coudes, pour tester les produits du Cellar.
A la carte : Revendiquant l’étiquette “bar à vin” sans rajouter celle de “restaurant” à proprement parler, la carte du Cellar ne contient pas de formules classiques modelant les repas entre entrées, plats et desserts. L’offre de l’établissement est plus adaptée au format apéritif avec notamment des planches de charcuterie et/ou de fromage à partager qui sont sa marque de fabrique.
Aujourd’hui, pour leur plus grande fierté, les fondateurs du Cellar déclarent disposer de “la plus grande sélection de charcuterie de Londres”, avec entre 14 et 20 mets en fonction des disponibilités. Parmi cette diversité de charcuterie, on retrouve une majorité de produits français accompagnés d’autres provenant d’Espagne ou d’Italie. La dizaine de fromages à la carte du Cellar est quant à elle presque exclusivement française. Ayant pour but de satisfaire une clientèle végétarienne et végétalienne, des antipasti sont également en nombre au menu.
Pour ceux qui auront une plus grosse faim, Le Cellar réserve tout de même une partie de sa carte à des plats individuels et plus copieux. Cette partie de la carte met à l’honneur certains des plus grands classiques de la cuisine française : escargots de Bourgogne, confit de canard, choucroute ou cassoulet, entre autres. Pour autant, le plat phare de ce menu bien français reste le bœuf bourguignon, cher au duo de fondateurs. Plus surprenant et plus rare dans un établissement londonien, Le Cellar propose chaque jour des huîtres qui leur sont livrées quotidiennement en provenance de la région des Cornouailles.
Enfin, le cœur du Cellar est à trouver dans sa cave à vin aux allures authentiques au sous-sol du bar. L’avantage qu’il présente est de pouvoir garder une grande quantité de bouteilles disponibles à tout moment à température optimale hiver comme été. La particularité de la carte du Cellar est l’omniprésence de vins organiques produits sans l’apport de pesticides notamment.
Ce choix a été fait par Antonin Charlier, sommelier de profession, dans une optique de préservation de l’environnement et à la faveur d’une agriculture plus biologique qu’intensive. L’établissement propose une collection étoffée de vins blancs, rouges, rosés et pétillants. Outre les classiques provenant de vignobles français notamment, Le Cellar se distingue par l’intégration de produits surprenants et nouveaux. Par exemple, il propose un vin rouge millésimé, dit de table, tout droit venu de l’Oregon dans le nord-ouest des Etats-Unis.
Le must-eat : Si l’on devait choisir un met parmi l’excellente charcuterie que propose Le Cellar, ce serait le jambon du Kintoa. Cette spécialité venue de la vallée des Aldudes, dans les montagnes du Pays Basque français, est l’un des produits les plus fins de la collection du restaurant. Parfaitement parfumé et peu sec, il se distingue de certains autres morceaux de charcuterie comme le saucisson de chevreuil qui peut surprendre par son puissant arôme.
On peut faire l’impasse : Nous avons noté que le plat de résistance, un émincé de poulet mélangés à du piment avec un riz sri-lankais, n’était peut-être pas au niveau de la qualité des plateaux de charcuterie et de fromage de l’établissement. Sans volonté de généralisation à tous les plats du bar à vin, il est plus sage de se concentrer sur ces valeurs sûres qui sont les atouts majeurs du Cellar.
On y va : entre amis dans l’idéal, étant donné que les tables rondes en chêne sont très conviviales. De préférence, il faut y aller le soir du jeudi au samedi pour une meilleure ambiance, car comme le dit un des co-fondateurs avec le sourire, “la musique y est généralement un peu plus forte”.
Le + : L’attention que porte le personnel du Cellar au client, en n’hésitant pas à s’attarder à leur table pour parler du produit qui est dans l’assiette, notamment à propos de son origine ou de sa composition.
Note : 3/5