Londres, capitale anglaise, est aussi considérée comme la sixième ou septième ville française d’outre-Manche, tant la communauté hexagonale est grande. Cette proximité franco-britannique, bien que souvent malmenée, remonte au début du XIe siècle. Les empreintes laissées par des hommes et femmes français.es influent.e.s sont nombreuses dans la cité.
Déterminante dans l’histoire britannique, la conquête Normande est encore aujourd’hui celle qui a laissé le plus de traces. D’après l’ouvrage d’Isabelle Janvrin et de Catherine Rawlinson, The French in London : From William the Conqueror to Charles de Gaulle (paru en 2016), Guillaume le Conquérant et Edouard le Confesseur sont de ceux dont l’héritage est le plus conséquent. Edouard le Confesseur, alors roi d’Angleterre de 1043 à 1066, décida d’ailleurs peu après son couronnement d’agrandir un ancien monastère à proximité de son palais : c’est ainsi qu’en 1065 fut inaugurée Westminster Abbey.
Quant à Guillaume Ier, successeur d’Edouard le Confesseur, il est à l’origine de la construction en 1078 de la “Tour Blanche” réalisée en pierre de Caen. Cette dernière donnera en partie son nom à ce qui allait devenir la Tour de Londres, dont les travaux avaient démarré en 1066.
Le XVIIIe siècle est une période de révolte qui nécessitera pour certains intellectuels de s’exiler. Ce fut le cas pour Voltaire, qui passa deux ans de sa vie, de 1726 à 1728, à Londres. Il logeait au 10 Maiden Lane à Covent Garden, où l’on peut y trouver une plaque commémorative, entourées de celles d’autres personnages influents recensées ici. Au moment de la Révolution française, la vague d’exils vers la capitale anglaise ne tarit pas, comme l’expliquent Isabelle Janvrin et Catherine Rawlinson dans leur ouvrage. Pa exemple, Chateaubriand s’installera à Londres de 1793 à 1800, une plaque commémore d’ailleurs son séjour à Paddington Street Gardens.
Talleyrand résida d’abord de 1792 à 1798 au 11 Kensington Square puis au 21 Hanover Square, W1 en tant qu’ambassadeur de 1830 à 1834. Une blue plaque indique même sa dernière résidence.
Sinon, le cimetière de St Pancras renferme lui de nombreuses tombes d’émigrés Français telles que celle de la Marquise de Tourville. Non loin de là, derrière la gare, au 8 Royal College Street, se cache une demeure abandonnée. Elle a pourtant été habitée par les poètes français Verlaine et Rimbaud de mai à juillet 1873.
Au 1 Kings Street, dans le sud-ouest, se trouve également la dernière adresse de Napoléon III à Londres avant qu’il ne revienne en France et ne prenne le pouvoir en 1848. La première blue plaque londonienne a d’ailleurs été érigée en mémoire de son séjour. Le Français mourra en 1873 dans la résidence Camden Place House située à Camden Park Road, construite en 1717 et offerte à l’impératrice Eugénie.
Les traces françaises les plus récentes à Londres sont certainement celles du leader de la France Libre, le Général Charles de Gaulle. C’est depuis Londres qu’il a orchestré son mouvement et organisé la libération de plusieurs régions de France qui étaient alors sous le joug nazi.
Sa première adresse était située au 7 Curzon Placen, Mayfair W1 et une blue plaque rappelle sa dernière résidence familiale au 99 Frognal, Hampstead NW3.