Qui n’a jamais rêvé d’exécuter une salutation au soleil, une boule de poils soyeuse et sautillante à ses pieds ? Faire du yoga entouré d’animaux – et, plus précisément de jeunes chiots, chatons ou lapins – c’est le concept (appelé “pets yoga”) proposé par Imane Makrat, 27 ans, originaire de la région parisienne et installée à Londres depuis novembre dernier.
Les sessions de PETS yoga (c’est ainsi qu’elle a appelé son entreprise, ndlr) visent à faire vivre aux humains, adultes et enfants, un moment de détente et de joie. “Je me suis lancée dans ce projet parce que j’ai toujours eu une passion pour les animaux, explique la conceptrice de ces cours un peu particuliers. Nous n’avons pas toujours l’occasion d’interagir avec eux alors qu’on sait à quel point cela nous apporte, à quel point cela peut être relaxant. Le yoga a l’avantage de favoriser ces rencontres dans un cadre zen et détendu.”
Du yoga avec animaux (chats et chiens) existe déjà dans la capitale britannique mais il s’agit surtout d’individus adultes. Ici, en revanche, les “assistants yogis” sont des jeunes – chiots, chatons ou lapereaux (pas en même temps, naturellement, à chaque séance son espèce) – en provenance d’élevages ou idéalement d’associations. “Il est important que les animaux interagissent avec les humains dès leur plus jeune âge, affirme Imane. Et puis cela permet aussi aux gens intéressés de les découvrir, au-delà de la simple apparence physique.”
Car nombre de ces petites peluches vivantes, sevrées bien sûr, sont aussi à la recherche de leurs futurs maîtres. Les cours de pets yoga sont alors un moyen, pour les personnes intéressées, de mieux connaître leur comportement avant, potentiellement, d’en accueillir chez elles. “L’interaction amène beaucoup dans les deux sens”, sourit Imane Makrat.
Les cours ont beau être proposés pour le plus grand bonheur des humains, le bien-être des animaux est naturellement essentiel. Chatons, chiots et lapereaux sont libres de leurs mouvements. “On évitera aussi de les porter lorsqu’on se trouve en position instable”, insiste la jeune femme. L’idée est de faire du yoga non pas avec mais plutôt “entouré” d’animaux… Propriétaire de chatons qui devraient participer à quelques sessions, Jessica Lecerf est, de son côté, enthousiaste : “L’un de nos chats, Leo, a participé à une session test et ça s’est super bien passé. Il a été nourri, chouchouté et il s’est bien dépensé !” En tout, les sessions pourraient accueillir une dizaine d’animaux, pour une vingtaine d’humains maximum.
Bien-sûr, un tel projet ne s’est pas construit du jour au lendemain. Bien qu’officiellement lancé en novembre dernier, le concept de pets yoga a mûri au moins une bonne année dans la tête d’Imane. La jeune femme était alors en France, au poste de cheffe de projet digital dans une boîte de consultants, lorsqu’elle a commencé ses recherches. Collecte d’informations auprès de vétérinaires, d’éleveurs, prise de renseignements en matière d’assurances, de réglementation… Les choses ont été intenses. Et Imane n’avait encore jamais monté d’entreprise. “C’est dur, confie-t-elle. Car il faut tout le temps se booster et puis c’est un métier très solitaire.”
Le choix de Londres s’est, quant à lui, imposé naturellement. “C’est une ville dont je suis tombée amoureuse. Ma sœur y habite. J’y ai effectué mon stage en master et je m’y rendais régulièrement avant de m’y installer définitivement”, explique la Française. La ville et son esprit “très anglais, très ouvert aux animaux” cadraient de plus parfaitement avec son projet.
Lorsqu’Imane a débarqué dans la capitale britannique, en novembre dernier, elle s’est donc lancée à corps perdu dans son entreprise. “J’avais réalisé des économies lorsque je travaillais en France, ce qui me permet aujourd’hui de m’y consacrer entièrement sans avoir un job à côté, car c’est déjà un boulot à plein temps !” Une détermination qui paye désormais. Prévues dimanche 17 février, les premières sessions officielles de “puppy yoga” (où les gens devraient interagir avec des chiots) ont rapidement été complètes. De quoi rassurer la jeune entrepreneuse avant une session “kittens” (chatons), prévue au mois de mars.