Invité de l’émission “La France bouge” sur Europe 1 jeudi 15 septembre dernier, le président de Getlink (anciennement Eurotunnel), a indiqué que de nouvelles lignes entre Londres et la France étaient en projet. A commencer par celle d’une liaison directe entre la capitale anglaise et Bordeaux. Prenant exemple sur ce qui a été mis en place par Eurostar, avec la ligne Londres-Amsterdam qui “se passe très bien”, Jacques Gounon a ainsi estimé qu’une telle liaison est possible.
Pour lui, il s’agirait même d’aller encore plus loin, au sens propre comme figuré, avec la mise en service d’une ligne directe jusqu’à la Côte d’Azur. “Il y a un marché à long terme, plus on parle de décarbonation et de la fin des jets privés, il existe en effet un marché Londres-Côte d’Azur car elle reste un pôle d’attractivité pour les Britanniques”.
Concernant le calendrier, Jacques Gounon a parlé d’une possible mise en route d’ici cinq ans. “Dans le domaine du ferroviaire et celui des relations diplomatiques franco-britanniques, la moindre avancée, c’est un peu de technique, beaucoup de convictions et des mois, des mois, des mois. C’est malheureusement une échéance de cinq ans que l’on peut évoquer”, a-t-il déclaré au micro de la journaliste Elisabeth Assayag.
Pourtant, cette ligne Londres-Bordeaux avait été déjà annoncée il y a plus de trois ans avec l’ambition de la mettre sur les rails en… 2022. Les gares de Bordeaux Saint-Jean et Londres St Pancras avaient officiellement été jumelées vendredi 18 octobre 2019 lors d’une grande cérémonie dans le sein de l’infrastructure girondine pour officialiser le lancement d’une telle liaison, après la publication d’une étude de faisabilité lancée quelques mois auparavant. A l’époque, la SNCF espérait donc mettre en place en 2022 deux à quatre allers-retours par semaine et pour une durée de trajet de 5 heures. Eurostar lorgnait depuis 2016 sur la possibilité d’un train Bordeaux-Londres, grâce à la Ligne à Grande Vitesse reliant la capitale de la Gironde avec Paris.
Par ailleurs, le président de Getlink a profité de l’émission pour expliquer que le Brexit n’avait pas eu vraiment d’effets sur le nombre de passagers, a contrario de la crise sanitaire. Mais Jacques Gounon a tout de même avoué que “la prochaine étape qui va compliquer la vie du passager, c’est la mise en place par l’Union européenne à partir de mai 2023 d’uns sytème équivalent à l’ESTA (document à remplir avant de se rendre aux Etats-Unis, ndlr)“. Système qu’il a qualifié d’“extravagant”. “On attire l’attention des pouvoirs publics français sur le fait que cela peut avoir des conséquences catastrophiques sur le tourisme”, a-t-il lancé avant d’ajouter, “je rappelle quand même que les Britanniques sont les premiers touristes à venir en France en termes de volume”.
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