“C’est un honneur de travailler pour KOKO, ce lieu qui a accueilli autant de légendes, que ce soit Charlie Chaplin, les Rolling Stones, les Sex Pistols, Prince, Amy Winehouse ou encore Madonna”, lance Julien Planté. Le Français vient en effet d’être nommé responsable du contenu digital et programmatique au sein de la mythique salle de concert du nord de Londres. Ouverte pour la première fois en 1900, sous le nom de Camden Palace, elle vient de subir une longue rénovation et a retrouvé le public il y a à peine deux mois. Julien Planté est donc aux anges. C’est un nouveau challenge professionnel qui attend cet amoureux de l’art de manière générale et qui avait débuté sa carrière dans le monde du cinéma.
“L’objectif est de faire de KOKO une marque en ligne”, explique le Français. Et cela passera par la captation des concerts retransmis en direct sur des plateformes digitales mais aussi par la création de contenus tels que des documentaires ou des séries. Le tout en collaboration avec les artistes (qu’ils soient bien installés ou émergents) et labels musicaux. En somme, le but est de révolutionner la manière de voir et vivre les concerts. “L’idée est d’offrir le meilleur aux 1,500 personnes dans la salle mais aussi de capter une audience plus large grâce à la diffusion en ligne”, résume Julien Planté.
C’est entouré d’une équipe “très talentueuse” que le Français compte bien réussir ce challenge. “Je n’aurais jamais la prétention de dire que toutes les idées viennent de moi. D’ailleurs, elles viennent surtout d’Olly Bengough (fondateur et directeur de KOKO, ndlr). C’est un visionnaire”, confie le nouveau responsable du contenu digital qui espère être à l’avant-garde et devenir un pionnier dans ce domaine. Les deux hommes se connaissent bien, puisqu’ils ont travaillé ensemble il y a quelques années. C’était en 2008, quand Julien Planté a lancé Cinémoi, la première chaîne de télévision entièrement dédiée au cinéma français, d’abord diffusée sur Sky puis sur Virgin. Plus de 3 000 films, documentaires, courts métrages y ont été diffusés et plus de 30 heures de contenu de programmation originale produite, dont la couverture du Festival de Cannes et des interviews de Juliette Binoche, Vincent Cassel, Diane Kruger, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier pour ne citer qu’eux.
Cette passion pour le cinéma, Julien Planté la cultive depuis très longtemps. D’aussi loin qu’il se souvienne, dit-il, il a toujours voulu travailler dans ce secteur artistique. “J’ai fait une école de commerce à Nantes, mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas ma tasse de thé”, confie le Français. Quand il arrive à Londres en 2001, il effectue d’abord un stage à l’Institut français du Royaume-Uni comme assistant de programmation. Mais rapidement, la direction de l’époque lui confie les clés de programmateur. “C’était pour moi le ‘dream job’. Je n’avais que 21 ans, mais on m’a fait confiance”, souligne-t-il. Pendant plus de sept ans, il assurera donc cette mission, mais aussi l’organisation d’événements, des festivals de films, il développera aussi de nouveaux partenariats avec des distributeurs.
Une très belle expérience, qui l’amènera donc ensuite à lancer Cinémoi, puis de rejoindre différentes organisations où il produira, gèrera et organisera des événements autour du cinéma, incluant des artistes comme Benedict Cumberbatch, Ben Kingsley, Ian McKellen, Tom Hiddleston et Kylie Minogue. Il produira aussi des émissions spéciales pour la télévision américaine et couvrira des festivals comme celui de Cannes et de Venise.
Puis quand Olly Bengough, avec qui il est toujours resté en contact, lui parle de son projet de développer KOKO et faire de la salle de concert un lieu hybride, comprenant une scène mais aussi un studio d’enregistrement, une radio, un members club, une partie restaurant, Julien Planté n’hésite pas longtemps à rejoindre l’aventure et lance KOKO Studios. “Le milieu de la musique n’est pas si éloigné de celui du cinéma”, commente le Français, “la production est similaire donc cela ne me change pas de ce que je sais déjà faire”.
Au contraire, c’est une nouvelle dimension qui s’ajoute aux compétences de Julien Planté, toujours heureux d’un nouveau challenge professionnel. D’ailleurs, quand on lui demande où il se voit dans cinq ans, le Français est catégorique. “Toujours à KOKO, car il y a beaucoup à construire, il y a de multiples possibilités dans la création et la créativité. On n’en est qu’aux prémices et on veut faire de KOKO une référence, une destination de choix pour les artistes, qui y viendraient non seulement pour jouer, mais aussi pour le contenu digital et audiovisuel qu’on pourrait leur offrir”.
Crédit photo : Amelia Troubridge