C’est une bonne nouvelle pour l’entreprise française Keolis Amey : Transport for London (TfL) a choisi de renouveler son contrat pour l’exploitation et la maintenance de Docklands Light Railway. En effet, c’était déjà son opérateur depuis décembre 2014. “Nous sommes ravis”, lance Laurent Gerbet, directeur média et e-reputation, qui avait fait le déplacement début novembre pour visiter l’un des entrepôts de la DLR et le centre de contrôle. “Cela prouve que DLR était satisfaite de la haute qualité de service que nous avons fournie jusqu’ici”. Le contrat, d’un montant annuel de 140 millions d’euros, débutera le 1er avril prochain, pour une durée de huit ans, et la possibilité de l’étendre de deux ans, comme ce fut le cas pour le dernier.
Keolis Amey sera donc chargé de l’exploitation et de la maintenance du réseau entièrement automatisé, inauguré en 1987 et qui dessert essentiellement l’est et le sud-est de la capitale anglaise, notamment les quartiers de Canary Wharf, Greenwich ou encore Lewisham. Composé de 40 kilomètres de ligne et de 45 stations, il est le réseau de métro le plus fréquenté du Royaume-Uni, transportant plus de 100 millions de passagers chaque année. “Notre objectif sera de continuer à rester les plus performants possible, avec un vrai focus sur les usagers”, poursuit l’entreprise, confirmant que le contexte a fortement évolué depuis 2014, avec une hausse notamment du nombre de passagers, passé de 133 millions par an avant la pandémie à 200 en 2024. “Les attentes sont différentes, les zones desservies se sont développées et densifiées”.
Ce contrat s’accompagne pour Keolis Amey de la gestion en parallèle du renouvellement d’une partie de la flotte des métro de la DLR, avec la mise en service de 54 nouveaux trains à partir de mi-2025 et jusqu’à fin 2026. “Cela va être un vrai challenge”, confirment les équipes de l’entreprise française. Les plus vieux métros de la DLR datent de 1990 et arrivent donc en fin de vie.
Si la longueur reste la même avec 5 wagons, le code couleur va évoluer, passant du rouge et vert à du blanc et vert. L’intérieur a été modifié pour pouvoir augmenter de 20% la capacité du nombre de voyageurs dans les rames, ce qui permettra ainsi de transporter jusqu’à 640 personnes assises et debout. Deux espaces dédiés seront réservés pour les personnes en chaise roulante. L’éclairage a aussi été amélioré pour donner plus de luminosité et s’accordera avec la lumière extérieure, des prises pour charger son téléphone seront aussi disponibles, les trains disposeront dorénavant de la climatisation. Le signalement des fermetures des portes se fera non seulement de manière sonore mais aussi visuelle avec un code couleur vert et rouge. Il aura fallu près de cinq ans de travail au constructeur espagnol CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) et 700 millions de livres sterling d’investissements pour aboutir à ce nouveau modèle.
Outre sa collaboration avec DLR, Keolis Amey travaille sur d’autres projets. “Notre ambition est d’être beaucoup plus présent au Royaume-Uni”, confirme Laurent Gerbet. L’entreprise a mis un premier pas de ce côté de la Manche en 1996. Outre TfL, elle a conclu un accord de joint-venture pour la franchise ferroviaire la plus importante et la plus fréquentée du pays, GTR (incluant Southern, Thameslink, Great Northern et Gatwick Express), mais gère aussi le Manchester Metrolink, le plus long réseau de tramway du Royaume-Uni ainsi que les tramways de Nottingham.
Si l’appel d’offres sur l’exploitation de la Elizabeth Line à Londres lui a filé entre les doigts il y a quelques jours, au profit de GTS Rail Operations Limited (co-entreprise entre Go Ahead Group, Tokyo Metro et Sumitomo Corporation), Keolis Amey se dit toujours à la recherche de nouvelles oppportunités pour se développer sur le sol britannique.