Auparavant hébergée au British Museum puis éparpillée dans plusieurs lieux de dépôt, la grande bibliothèque est depuis réunie sur deux sites : Londres et Boston Spa (Yorkshire). Le bâtiment londonien, jouxtant la gare de St Pancras a ouvert au public en novembre 1997, après pas moins de 37 années de travaux sous la houlette de Sir Colin St John Wilson … et 10 millions de briques – au sens propre !
Ses kilomètres de rayonnages abritent plus de 170 millions de documents, une collection qui s’enrichit encore chaque jour, la British Library étant dépôt légal pour toute publication au Royaume-Uni. Parmi ces documents, sans surprise des livres, mais également journaux, enregistrements sonores, cartes, brevets, timbres, gravures, dessins, manuscrits. Une mine d’or pour les chercheurs et universitaires, qui constituent, avec les traducteurs et les généalogistes, le gros du bataillon des quelques 1,6 million de visites par an.
Dans ce bâtiment qui cache quatre étages de sous-sols, traversés par une ligne de métro, on trouvera le premier recueil d’œuvres publiées de Shakespeare, la Magna Carta originale, des manuscrits de Charlotte Brontë ou encore des poèmes de la suffragette Sylvia Pankhurst écrits en prison sur du papier toilette … Enfin, la bibliothèque ne se contente pas de ses précieuses collections, elle propose également des expositions, des conférences et des ateliers.
Parmi ses plus de 740 kilomètres de rayonnages, la British Library compte aussi une riche collection française, « la plus grosse collection après les livres en anglais, et probablement la plus belle en dehors de France », s’enthousiasme Sophie Defrance, conservatrice.
Ces collections françaises proviennent de la bibliothèque royale (manuscrits médiévaux, livres enluminés), de legs anciens (Sloane Collection) ou récents, ainsi que d’achats. « Nous avons ainsi acheté une édition de 1952 de Liberté, de Paul Éluard, illustrée par Fernand Léger, et présentée sous forme d’accordéon. Ce poème avait été auparavant lancé par tracts sur la France pendant la guerre, par l’aviation britannique ». Tout un symbole pour ce département qui travaille régulièrement avec l’Institut Français du Royaume-Uni.
Au-delà de ces documents, la responsable des collections françaises s’attache à acquérir des ouvrages utiles « à la recherche contemporaine et ce qu’on pense être des sujets de recherche dans 20 ou 30 ans. Par exemple nous avons beaucoup acheté sur le Covid et les gilets jaunes ». Grands prix littéraires, premiers romans, auteurs issus de la diversité ou encore romans graphiques complètent ces ouvrages sur l’état de la société française et ses grands débats contemporains. La Française, diplômée de Cambridge, lance également des projets de recherche, s’implique dans certaines expositions et veille aussi à attirer de nouveaux publics.
L’accès à cette bibliothèque de consultation et non de prêt est libre. Ses espaces publics permettent d’étudier. Les éléments des collections sont consultables dans les Reading Rooms, accessibles sur présentation du Reader Pass. Cette carte réservée aux adultes, est faite gratuitement sur place, sur présentation d’une pièce d’identité et preuve d’adresse.
Les infrastructures telles que vestiaires sont très bien organisées. Sans oublier la présence de boutiques, cafés, et d’un restaurant avec terrasse extérieure. De quoi passer un bon moment avant de filer vers son Eurostar.
En pratique :
Site de St Pancras : 96 Euston Road, London, NW1 2DB
Du lundi au jeudi : 9.30am-8.00pm, vendredi 9.30am-6.00pm, samedi : 9.30am-5.00pm, dimanche : 11.00am-5.00pm
Site de Boston Spa : Wetherby, West Yorkshire, LS23 7BQ.
Reading rooms ouvertes du lundi au vendredi, de 9.00 am à 4.30 pm