Le projet avait été annoncé en septembre 2019, à l’occasion des 25 ans d’Eurostar. Le PDG de la compagnie franco-britannique avait ce jour-là confirmé être entré en pourparlers avec Thalys, consortium ferroviaire exploitant principalement l’axe Paris-Bruxelles. L’objectif ? “Proposer une plus grande offre à un meilleur prix”, expliquait alors Mike Cooper. Si au départ, les négociations ne devaient durer pas plus que quelques mois et que la fusion devait entrer en vigueur en avril 2020, la pandémie de la Covid-19 avait mis un coup de frein aux discussions.
Près de trois ans plus tard, la commission européenne aura finalement donné son feu vert début avril à ce projet d’envergure, baptisé Green Speed. Elle a ainsi estimé que cette fusion entre ces deux gros acteurs ferroviaires, détenus en majorité par la SNCF, “ne poserait pas de problèmes de concurrence compte tenu de son impact très limité sur la structure du marché”.
La naissance de Green Speed impliquera ainsi la réorganisation d’Eurostar et de Thalys sous une société holding, HoldCo, qui sera domiciliée à Bruxelles, en Belgique. Selon les premières informations, la SNCF détiendra 55,75% de la nouvelle entité, Patina Rail, consortium qui réunit chez Eurostar la Caisse de dépôt du Québec et le fonds d’investissement britannique Hermes GPE, recevra 25,7%, et les chemins de fer belges SNCB les 18,5% restant.
A terme, seule la marque Eurostar, qui a connu deux années mouvementée à cause de la pandémie, frôlant même la faillite, sera conservée. Côté organisation des contrôles des trains, il sera conservé en l’état actuelle des choses : à Londres pour Eurostar et à Bruxelles pour Thalys. L’objectif de ce grand projet, qui entrera en vigueur d’ici deux à trois ans, est de faire passer le nombre combiné de passagers avant la pandémie de 19 millions à 30 millions d’ici 2030 et de développer de nouvelles routes entre les pays qui seront desservis : le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France.
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