Si pour Valérie Ciccarelli, Paris demeure la capitale de la mode, Londres est sans aucun doute celle de la créativité. C’est pourquoi elle a choisi la cité anglaise pour le développement à l’international de sa marque de bijoux, sacs et accessoires. Alors qu’elle officialise ce premier pas britannique, la créatrice sera même en partenariat avec la maison Bent pour la Fashion Week de Londres, qui débute vendredi 19 février.
Joaillerie et maroquinerie signée Ciccarelli seront donc désormais disponibles sur le marché britannique. De quoi réjouir la Française qui espère connaître le même succès qu’en France, où depuis 2009, elle a su séduire avec des pièces uniques et devenue même iconiques, comme son “Smile bag”, considéré comme un “véritable doudou” pour ses clientes. La collection “bulles d’explosion”, personnalisée par la créatrice elle-même et qui dépeignent des scènes de vie, sera aussi très prochainement accessible depuis la boutique en ligne. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour se lancer au Royaume-Uni ? “Avant l’accord sur le Brexit, la situation était un peu compliquée et incertaine. 2021 était donc l’année idéale pour tout mettre en place par rapport aux taxes”, justifie Valérie Ciccarelli.
Si des pièces étaient déjà disponibles dans des boutiques indépendantes de Londres, la créatrice a voulu passer à la vitesse supérieure. “Mes créations avaient reçu un certain intérêt de la part de boutiques, qui aimaient le côté durable et intemporel”, explique la Française. C’est donc une nouvelle aventure qui s’ouvre pour la Marseillaise. D’ailleurs, elle se réjouit de voir la cité phocéenne être ainsi mieux représentée. “Je ne suis pas issue de la création parisienne, même si j’ai passé 20 ans de ma vie dans la capitale à travailler pour le théâtre, le cinéma, la mode ou encore la haute couture”, raconte Valérie Ciccarelli, “pour mes créations, j’ai toujours puisé dans la culture méditerranéenne très présente à Marseille”.
Elle espère ainsi que cette inspiration mais aussi l’ADN de la marque, qui s’ancre dans le côté rock et moderne, auront toute leur place dans la capitale anglaise. La créatrice croit aussi que ses bijoux et sacs, qui sont “faits pour durer”, pourront séduire les Londoniennes, et plus largement les Britanniques. “Ce sont des pièces uniques, avec des matières premières de qualité, que l’on peut porter toute sa vie”.
Valérie Ciccarelli s’est toujours définie comme une artiste. “Créer, je ne sais faire que ça”, rit-elle. Bien qu’elle ne soit pas issue d’une famille de créatifs, la Marseillaise explique que cette attirance et passion puisent leurs racines dans le fait qu’elle a grandi proche de la nature. Peut-être aussi est-ce de là qu’est née sa curiosité, qui l’a toujours poussée à toucher à tout et se former dans des domaines qu’elle n’aurait jamais explorés. “J’ai fait un BTS stylisme, mais je n’ai jamais voulu m’arrêter à la mode. Même quand je travaillais dans la haute couture ou que je m’occupais de la scénographie de grandes vitrines, j’avais envie de découvrir d’autres choses”.
Et ce sont par des “concours de circonstance” que la Française s’est diversifiée professionnellement. “La vie est très bien faite et m’a amenée à travailler pour le cinéma, le théâtre”. Plus qu’une créatrice, qui a travaillé avec des grandes maisons de mode comme Gianfranco Ferre ou fait des collaborations avec des marques comme Le Temps des Cerises ou Les Petites Bombes, elle est scénographe, plasticienne, designer… Une véritable touche-à-tout. “Ce que j’aime, c’est d’amener la mode dans l’art et l’art dans la mode. Imaginer, transformer, recycler, détourner, personnaliser, c’est ce que j’adore faire”. Toutes ces expériences lui ont permis d’ouvrir son propre studio à Marseille, situé dans l’immeuble Le Corbusier, où elle a son showroom, accueille des événements, réalise photos et vidéos…
Aujourd’hui, c’est donc un nouveau challenge que Valérie Ciccarelli se lance avec Londres. Avec, comme prochaine étape, pourquoi pas l’ouverture de sa propre boutique dans la capitale anglaise. Mais elle reconnaît que ce serait un “travail de longue haleine”. “Il faut proposer un maximum de pièces. Et puis, actuellement, c’est difficile de se projeter”. Cependant, elle aimerait beaucoup organiser, si la situation le permet dans les prochains mois, organiser une exposition.