Ce sont dans les salons de la Résidence de France, que le ministre du commerce, de l’attractivité et des Français de l’étranger, a tenu à les recevoir jeudi 20 avril pour un petit-déjeuner. Pour son second jour de déplacement à Londres, – “une visite qui s’inscrit dans le cadre de la relance des relations franco-britanniques dans la foulée du sommet du 10 mars dernier”, comme l’a souligné l’Ambassadrice Hélène Duchêne -, Olivier Becht avait inscrit dans son agenda la rencontre avec une cinquantaine de volontaires internationaux en entreprise (VIE). Sous la tutelle de Business France UK, ces jeunes ont signé pour deux ans un contrat de stagiaire avec de grandes entreprises françaises pour une première expérience à l’international. “Ce dispositif VIE est unique, français et efficace”, a tenu à rappeler l’ambassadrice de France au Royaume-Uni, “c’est aussi un dispositif gagnant-gagnant”. Du rayonnement à l’extérieur de ses frontières pour la France et une main d’œuvre “jeune et très qualifiée” pour le pays d’accueil.
Problème : depuis le Brexit, effectuer un VIE sur le sol britannique est devenu compliqué. Si l’obtention d’un visa pour la première année se fait sans difficulté, c’est plus difficile pour le renouveler pour la seconde. En effet, “les deux ans du contrat VIE ne rentrent pas dans le cadre” des nouvelles règles migratoires mises en place par le gouvernement, a expliqué Olivier Becht. La charge administrative supplémentaire est donc plus lourde pour les entreprises. “Mais cela ne doit pas nous décourager”, a estimé le ministre, rappelant aux jeunes présents qu’ils sont “les acteurs et le moteur des relations internationales” entre la France et les pays d’accueil. Si le nombre de VIE global est revenu à son niveau d’avant-Covid, avec plus de 10,000 jeunes en contrat de stage dans le monde, au Royaume-Uni, ce n’est pas le cas. “Nous maintenons un dialogue nourri avec les autorités britanniques, on finira par trouver des solutions”.
Mais lesquelles ? Pour le moment, aucune inflexion n’a été montrée du côté du gouvernement de Rishi Sunak, a cependant reconnu le ministre. “Nous essayons de convaincre que ce dispositif est du ‘win-win’. Nous avons un dialogue constructif pour faciliter la mobilité. Le Royaume-Uni et la France sont des pays amis et alliés confrontés à des challenges communs. Faciliter la mobilité des hommes et des femmes permet de relever ces défis“. Olivier Becht a dit alors espérer que le gouvernement britannique puisse mettre en place prochainement un visa VIE. En attendant, les demandes pour le volontariat international en entreprise sont en forte hausse du côté de l’Irlande, qui pourrait finalement être de nouveau la grande gagnante du Brexit.
Après cette matinée avec ces jeunes, le ministre a poursuivi sa visite avec notamment la rencontre avec son homologue britannique, Kemi Badenoch. Puis, il s’est à nouveau rendu à la Résidence de France en fin de journée pour un échange avec des représentants de la communauté française de Londres. “Quand je suis allé visiter les services consulaires hier (mercredi 1ç avril, ndlr), j’ai vu les difficultés qui existaient encore“, a lancé Olivier Becht, faisant référence à l’accès à des rendez-vous pour des demandes de documents d’identité. Il a rappelé que le retard de traitements des demandes, lié à la pandémie de la Covid, était encore en train d’être absorbé. “Mais on essaie de mettre les moyens pour accélérer les choses”, a promis le ministre, soulignant que “cinq postes supplémentaires” étaient venus renforcer les équipes du consulat de Londres. “Et nous allons maintenir nos efforts”.
Des efforts qui passeront par la dématérialisation des demandes de renouvellement pour les passeports, dont deux tests sont en cours, un au Canada et un au Portugal. Le ministre s’est dit confiant et a confié espérer que le dispositif soit actif pour tous les Français de l’étranger d’ici à la fin de l’année. Autre nouvelle, concernant la communauté française du Royaume-Uni, l’accès à France Connect sera dorénavant possible cette année. Mais Olivier Becht n’a pas pour autant précisé de date. Enfin, il a conclu sur sa visite du Lycée français Charles de Gaulle. Dernièrement l’établissement s’est vu rétrograder sa note auprès de l’Ofsted, passant de “Good” à “Inadequate”. “Je suis confiant que la nouvelle évaluation reclasse le lycée en ‘Good'”, a assuré le ministre, alors que l’école a actuellement lancé un chantier pour répondre aux nouvelles exigences de l’organisme de notation britannique. “Je serai heureux, le moment venu, de revenir et visiter les lieux et ainsi effacer la mauvaise publicité dont a pu souffrir le lycée”.