Ce n’est pas une nouveauté, mais plutôt un retour, car le dernier rapport sur l’état des start-ups françaises à Londres datait de 2020. “A l’époque, on l’avait lancé au début de la Covid pour comprendre comment les entrepreneurs faisaient face au changement”, expliquent les deux membres du board de la French Tech London, Pierre-Frédéric Jaffre et Matthieu Ruatti. A l’époque, seules sept entreprises avaient participé et répondu à la dizaine de questions établies par l’équipe.
Mais la pandémie étant terminée et deux ans après l’entrée en vigueur du Brexit, le moment semblait opportun à la French Tech London pour relancer ce baromètre. “Si la philosophie reste la même, c’est-à-dire créer du lien entre les entreprises, on souhaitait aussi que ce baromètre puisse donner un bon éclairage sur ce qui se passe aujourd’hui dans le pays, mais aussi donner de nouvelles clés de lecture pour les entreprises”, expliquent Pierre-Frédéric Jaffre et Matthieu Ruatti.
Cette fois-ci, l’équipe a donc dressé une liste de 40 questions, déclinées en cinq thèmes : business au Royaume-Uni, macro-économie, recrutement de talents, financement et impact sur l’environnement. Au total, 41 entrepreneurs ou leaders de la French Tech à Londres ont participé en janvier à ce questionnaire, ce qui a permis à la French Tech London de “tirer des tendances” grâce à la mise en place des indices, qui serviront de point de repère pour analyser l’évolution du ressenti au fil des mois.
Les résultats de ce premier baromètre 2023 ont ainsi été présentés mi-mars à la Résidence de France. Lors de la soirée, l’équipe de la French Tech London a pu expliquer que, sur la quarantaine de personnes interrogées, un optimisme se dégage malgré le contexte actuel. “Les entrepreneurs et leaders montrent une certaine résilience face à l’environnement général”, expliquent Pierre-Frédéric Jaffre et Matthieu Ruatti.
Côté business, le panel constate une croissance, mais estiment que sa dynamique est ralentie. “Sur la macroéconomie, il reste des inquiétudes sur le Brexit et la réglementation qui en découle. Cela pose beaucoup de questions aux entreprises. Avec notamment un impact sur le recrutement : les entreprises estiment qu’il est toujours possible de recruter mais qu’il faut dorénavant faire venir les talents de l’étranger”.
En ce qui concerne le financement, tous les interrogés pensent que l’écosystème est très mature, bien meilleur qu’en France, mais regrettent que les subventions publiques soient de plus en plus difficiles à obtenir. Une situation qui n’existait pas il y a deux ans. Enfin dans le domaine de l’environnement, tous estiment qu’il reste beaucoup de travail à faire.
Après ce premier baromètre, le premier du genre sur l’ensemble des French Tech dans le monde, un second est déjà en cours. “On devrait avoir les résultats fin mai, l’objectif étant d’en faire sur un rythme trimestriel”, avancent Pierre-Frédéric Jaffre et Matthieu Ruatti.
En attendant, l’équipe poursuit son travail sur d’autres fronts, car la French Tech London, la plus importante d’Europe et l’une des plus importantes au monde, lance constamment de nouvelles initiatives : podcasts, programme de mentoring (dont la troisième saison sera lancée en juin prochain)… “Paris nous donne beaucoup de liberté pour tester de nouvelles choses. Notre mission est et a toujours été de faire que notre communauté soit dynamique”, lancent les deux membres du board.
Crédit photo : French Embassy in the UK