La plateforme a été lancée lors de la deuxième semaine de la reprise du championnat français en août dernier, d’abord en modèle test incluant du contenu live ainsi que de la vidéo à la demande. “Mais depuis un mois, nous avons apporté des améliorations en y ajoutant par exemple du contenu éditorial sur l’actualité du football”, commente Cyprien Castanedo, chef de projet média internationaux au sein de la Ligue de Football Professionnel (LFP), “avec en ligne de mire notre prochain grand temps fort sera le dimanche 27 octobre avec le match OM-PSG”.
C’est un vrai pari que s’est ainsi lancé la LFP en proposant, dans le pays du foot où le championnat de Premier League est très suivi, une offre de streaming de la Ligue 1 McDonald’s. Mais cette décision est née de deux circonstances particulières. La première étant que le championnat français n’avait plus de diffuseur au Royaume-Uni. “Nous avons eu un été très chargé avec la remise en vente des droits médias en France et à l’international”, explique Cyprien Castanedo, “TNT Sports (qui était le diffuseur au Royaume-Uni, ndlr) n’a pas voulu renouveler son contrat aux prix attendu à cause de coupes budgétaires dans le groupe mais aussi à cause des départs du championnat français de grands joueurs comme Neymar, Lionel Messi ou encore Kylian Mbappé”.
Des offres de la part d’autres diffuseurs “importants” ont été faites mais sans convaincre la LFP, qui a donc décidé de lancer sa propre plateforme et ainsi répondre, et c’est le deuxième élément qui l’aurait poussé, à “un besoin existant. Il y a de nombreux Français au Royaume-Uni qui voudraient suivre le championnat”, avance le chef de projet média internationaux, “tout en s’adressant à une audience anglophone et francophile”.
La LFP a d’ailleurs travaillé son storytelling pour attirer le public britannique, rappelant l’histoire commune entre les deux pays, avec notamment les nombreux joueurs français qui ont évolué dans le championnat de Premier League – on pense notamment à Eric Cantona, Olivier Giroud, N’Golo Kanté, Hugo Lloris pour ne citer qu’eux -, mais aussi des joueurs britanniques qui ont été formé en Ligue 1, “la ligue des talents”, rappelle Cyprien Castanedo. “D’ailleurs, le championnat français est celui qui compte le plus de joueurs anglais”.
La plateforme a pris modèle sur celle lancée il y a deux ans en Islande. “C’était un essai technique avec une prise de risques minime puisque c’est un territoire qui reste petit”, commente Cyprien Castanedo. L’objectif était à l’époque de tester avant tout le flux en direct. Le Royaume-Uni est donc le deuxième pays auquel s’attaque la LFP. “Notre démarche reste humble car nous savons que la Premier League est un championnat fort, mais nous pensons que nous avons vraiment une carte à jouer”, ajoute Camille Louyot, coordinatrice réseau international.
Pour le moment, la plateforme, dont l’abonnement est de £9,99 par mois, se présente sous la forme d’une plateforme traditionnelle de streaming, “avec un menu accueil et des liens vers les matchs du week-end ainsi que des replays, des contenus originaux, des playlists, mais aussi des archives sur les plus grandes équipes ou encore les plus grandes saisons”, énumère le chef de projet média internationaux.
La LFP veut prendre le temps de voir comment les utilisateurs se l’approprient. “Nous allons voir sur les trois premiers mois comment fonctionne le nombre de vues et d’abonnés puis nous adapterons et investirons dans de nouveaux contenus”. La plateforme contient à l’heure actuelle “beaucoup de surcouches qui ne sont pas encore activées, mais qui pourront l’être selon la demande”. Comme par exemple l’activation un chat pour les supporters ou encore la mise en ligne de statistiques et d’articles de presse. “Nous avons plein de fonctionnalités annexes pour venir enrichir la plateforme”. De même pour les formules abonnement, qui pourront évoluer pour offrir du per per view ou un team pass pour son club préféré.