C’est une demeure qui a “joué un rôle clé dans la promotion des relations anglo-françaises à l’époque victorienne”, souligne Beauchamp Estates, l’agence immobilière chargée de sa vente. A l’origine, elle fut la résidence londonienne du ministre britannique des Affaires étrangrères, James Harris, troisième comte de Malmesbury. Et c’est dans cette élégante maison située sur Charles Street à Mayfair, désormais classée et d’une superficie totale de 697.87 mètres carrés, que trouva refuge l’empereur français Napoléon III lors de son exil en Angleterre.
Les deux hommes se sont rencontrés en France quelques années plus tôt. A sa sortie de l’université d’Oxford en 1828 et avant son retour à Londres en 1830, James Harris avait en effet pris le temps de faire un tour de la France et c’est, pendant cette période, qu’il s’est lié d’amitié à Paris avec le prince Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873), neveu et héritier de Napoléon Bonaparte, qui deviendra empereur des Français et régnera sur la France de 1848 à 1870.
En 1841, James Harris devient le troisième comte de Malmesbury et est élu à la Chambre des communes en tant que député conservateur de Wilton. Alors que le prince Louis Napoléon Bonaparte séjourne à Londres en exil de 1838 à 1840, d’abord à l’hôtel Brunswick à Mayfair, puis de 1846 à 1848, dans une maison de King Street à St James, il sera reçu par l’élu britannique dans sa maison de Charles Street.
Parmi les autres invités de cette demeure, entre les années 1840 et 1850, figurent également le Premier ministre Edward Smith-Stanley, Benjamin Disraeli (futur Premier ministre) et Charles Dickens, l’auteur et rédacteur en chef du journal Daily News. Trois hommes, tous partisans du prince Louis Napoléon Bonaparte.
Et quand James Harris devient ministre des Affaires étrangères en 1852, il usera de son influence pour aider à obtenir l’assentiment des Britanniques à la décision de son ami le prince Louis Napoléon (depuis 1848, prince-président, souverain de la France) de restaurer l’Empire français en 1852 et de se nommer lui-même empereur Napoléon III. James Harris a également contribué à l’organisation des visites d’État de l’empereur français à Londres en avril 1855 et de la visite d’État de la reine Victoria en France en août 1855, la première visite d’un monarque britannique à Paris depuis plus de 400 ans.
Cette maison chargée d’histoire est désormais à vendre pour 14,5 millions de livres sterling, et en freehold. Comprenant six chambres, construite sur cinq étages en 1753 avec une façade en stuc crème, elle possède trois fenêtres de large, avec une baie vitrée en porte-à-faux sur toute la largeur du premier étage. “La maison bénéficie d’un ascenseur à tous les étages, d’un double garage dans les allées, de terrasses au premier et au cinquième étage et d’un balcon au deuxième étage”, détaille l’agence immobilière. Elle offre également “un logement substantiel” au rez-de-chaussée ainsi qu’aux cinq étages supérieurs.
Hall d’entrée, salle à manger, salon et salle de gym/exercice avec WC attenant au rez-de-chaussée, double salle de réception principale au premier étage, suite principale qui occupe tout le deuxième étage incluant avec balcon, dressing et salle de bains… La maison a aussi quatre autres chambres (toutes avec salle de bain) qui se trouvent aux troisième et quatrième étages, et un bureau/salon s’ouvre sur une terrasse au dernier et cinquième étage.
Le rez-de-chaussée inférieur comprend une cuisine familiale avec une buanderie séparée, une salle de petit-déjeuner, une salle familiale/de jeux et des toilettes. Une petite dépendance vient compléter la demeure, avec un double garage, un salon et une chambre.
L’agence immobilière précise que beaucoup de détails historiques de construction ont été conservés au fil des années, comme une cheminée en marbre, les hauteurs de de plafond… Du marbre a par ailleurs été utilisé pour le sol de la salle de bain principale, mais aussi pour la baignoire et les deux lavabos. “Le bureau/salon du dernier étage s’ouvre sur une spacieuse terrasse sur le toit qui offre suffisamment d’espace pour des chaises longues et une table/chaises pour des réceptions en plein air”.
La cuisine familiale, située au rez-de-chaussée inférieur, est composée d’un îlot central, d’éléments et de placards encastrés et d’une gamme complète d’appareils électroménagers intégrés, énumère Beauchamps Estates. “C’est la maison familiale idéale pour quelqu’un qui souhaite s’installer à Londres, au cœur de Mayfair”, commente le directeur général, Jeremy Gee. “Elle est bien située pour accéder aux magasins de renommée internationale, aux boutiques de créateurs, aux hôtels, aux restaurants et aux clubs privés de Mayfair. Hyde Park et Green Park sont tous deux à proximité”, ajoute de son côté Paul Finch, directeur et responsable des nouveaux logements chez Beauchamp Estates.