Balibaris n’ouvre pas une mais deux boutiques en moins de deux semaines à Londres. La marque de vêtements masculins parisienne a choisi King’s Road et Marylebone, deux quartiers chics de la capitale anglaise, pour imposer son style.
La première boutique, implantée à Chelsea, a ouvert le 10 novembre dernier, la seconde devait ouvrir dans le centre le 30 novembre. “On a saisi l’opportunité, c’était de bons locaux et surtout c’était le bon moment”, explique la marque. Car Londres présentait tous les avantages à devenir la première destination de l’internationalisation de Balibaris. “Venir s’installer ici était une évidence car ce que notre vestiaire masculin, qui se compose de basiques mais aussi de ‘tailoring’, correspond bien aux attentes et besoins des Londoniens”, poursuit l’entreprise. Surtout la présence forte de la communauté française était un atout non négligeable. Mieux encore, déjà présente avec une boutique en ligne, la marque avait remarqué que le marché britannique était un des plus importants. “Alors on s’est dit autant y aller”.
Balibaris a été créée il y a tout juste 10 ans par un ancien élève d’HEC, Paul Szczerba. L’envie de monter sa propre entreprise est arrivée lors de son stage de fin d’année et dans la foulée lui est venue l’idée de fonder sa marque de vêtements masculins. Avec ses 10.000 euros d’apport personnel et sans rien n’y connaître au monde de la mode, le jeune Français se lance. Ça passe ou ça casse, mais qui ne tente rien n’a rien. Vu ses capacités financières, il se lance d’abord dans la confection de cravates et pense alors à en envoyer au présentateur de l’émission Le Petit Journal sur Canal Plus. Yann Barthès adhère tout de suite avec à la clé une très belle publicité pour la “petite” marque.
C’est alors que tout s’enchaîne. Le jeune homme démarche des fournisseurs pour développer les produits de sa marque : chemises, pulls, pantalons… Son bagou séduit. Paul Szczerba parvient à ses fins et en 2012, il ouvre sa première boutique à Paris. Deux ans plus tard, trois magasins Balibaris ont vu le jour, puis 10 pour atteindre aujourd’hui une soixantaine en France, soit en physique, soit en ‘corner’ dans des grands magasins.
Comment expliquer ce succès ? “Par la volonté originelle de créer un vestiaire complet masculin avec des produits aux coupes basiques et indémodables pour accompagner les hommes dans leur quotidien que ce soit pour leur travail ou leur week-end”, explique la marque. Pas question donc de suivre les tendances. “On refuse de se voir imposer les diktats de la mode, notre but est que les pièces proposées durent dans le temps”.
Alors bien évidemment, les collections varient d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre, avec des revisites plus ou moins colorées des classiques. “On ne propose pas que du ‘navy’”, résume l’entreprise, “on twiste les basiques avec des nouveaux coloris, des matières innovantes”. Surtout, Balibaris veut séduire avec sa “Parisian touch”. “Dès le départ, Paul Szczerba a voulu donner un style parisien à la marque, car c’est un style qui va à tout le monde, du jeune étudiant au quinquagénaire, en passant par l’actif trentenaire”.
Pour se faire connaître, on prône la… discrétion chez Balibaris. C’est en effet sans trompette ni tambour que l’entreprise s’est ainsi installée à Londres. Un choix délibéré du patron, qui souhaite inscrire sa marque “sans strass ni paillettes”. “On fonctionne plus sur le bouche-à-oreille”, commente l’entreprise française. Qui ne s’interdit cependant pas de grossir dans la capitale anglaise dans les prochaines mois ou les prochaines années. “Ce sera selon les opportunités. On commence seulement notre route vers l’internationalisation, on espère aussi ouvrir ailleurs au fur et à mesure”. Balibaris aurait en effet déjà les yeux rivés sur la Suisse et l’Europe du Nord.