Son exposition a été repoussée plusieurs fois à cause de la pandémie, mais cette fois, c’est la bonne. A partir du lundi 17 mai et jusqu’au jeudi 3 juin, Alexandra Moskalenko pourra enfin présenter son travail aux visiteurs à l’artFix de Greenwich. “J’ai découvert ce lieu qui a deux espaces un à Greenwich et un à Woolwich. Ce sont des espaces alternatifs de bien-être et de création avec un café, un espace d’exposition, où des ateliers et des cours peuvent avoir lieu. J’aime bien ce concept et le fondateur George Neris aime beaucoup mon travail, donc nous avons convenu que j’y expose”, justifie la Franco-russe installée à Londres depuis 1995.
Les visiteurs pourront ainsi y découvrir 15 portraits et 4 petits tableaux représentant des colibris et des ‘lovebirds’, réalisés par l’artiste qui a choisi de baptiser cette exposition “Enjoy the Silence”. “La pandémie a transformé tellement de choses pour beaucoup de gens. Cela a aussi été une opportunité pour ré-évaluer nos comportements à l’échelle planétaire et réfléchir à notre impact sur l’environnement et la nature. Enjoy the Silence est ainsi une invitation à redécouvrir les petites choses de la vie qui sont tellement importantes et que nous pensions acquises, comme de prendre un café avec des amis par exemple”, explique Alexandra Moskalenko.
Avec une grand-mère lettonne artiste peintre – “elle peignait des scènes inspirées par les contes populaires russes et des paysages des Landes ainsi que des portraits de personnalités du monde de l’art et du spectacle et de la vie politique” – et une mère française qui elle aussi peignait beaucoup – “principalement des plantes et des fleurs sur du wax africain” – l’art, la créativité et le multiculturalisme ont toujours occupé une place importante dans sa vie. “J’ai toujours dessiné ou peint, et même si j’ai suivi quelques cours quand j’étais petite, je n’ai jamais vraiment ressenti le besoin d’aller dans une école d’art, j’ai préféré expérimenter avec les styles et les techniques”. Mais ce n’est que depuis une vingtaine d’années que la Franco-russe a décidé de donner une dimension plus “sérieuse” à son talent.
Au-delà de son expression artistique personnelle, l’art fait aussi partie de sa vie professionnelle. Après son école de commerce, elle va effectuer un stage à la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris puis un stage au Victoria and Albert Museum à Londres. Elle rencontrera ensuite, dans le cadre de son mémoire de fin d’année, les fondateurs du Musée de l’Éventail à Londres. “J’ai eu un tellement bon contact avec eux qu’ils m’ont proposé d’y travailler après mon diplôme, d’abord en tant qu’assistante de la directrice, puis en tant que directrice marketing, des relations presse et des événements”. Elle réalisera aussi plusieurs films, notamment sur les tatouages pour le Musée National de la Marine à Greenwich et mais aussi sur la Tea Hut de Blackheath.
Depuis 10 ans, Alexandra Moskalenko travaille au service de presse de la National Gallery, où elle puise son inspiration pour ses peintures. “Les expositions temporaires et la collection de plus de 2,300 œuvres du Moyen Âge au début du XXème siècle sont des sources d’inspiration permanente pour moi en tant qu’artiste. J’adore approfondir mes connaissances sur la vie des artistes, leur techniques et parcours et les grands mouvements artistiques. Tous les grands courants de la peinture occidentale européenne sont représentés, des artistes de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance italienne aux impressionnistes français, avec parmi eux de grands noms tels que Titien, Monet, Vélasquez, Rembrandt et Van Gogh”, confie la Parisienne d’origine.
Son style à elle, elle le définit comme figuratif. “J’aime la diversité culturelle, c’est tellement enrichissant de pouvoir rencontrer des gens du monde entier, et la nature et la variété des peuples m’inspirent énormément”, confie Alexandra Moskalenko. Elle dit aussi s’intéresser au concept d’identité, “essayant de comprendre comment on devient qui on est. Est-ce le résultat de notre éducation ou du milieu d’où l’on vient, des gens que l’on rencontre, des expériences de vie qui nous forment etc.. ? Ou est-ce qu’il y a quelque chose d’inné en soi qui nous fait chercher ce qui est nécessaire à notre développement intérieur ?”.
Elle aime donc peindre des personnages, “des caractères et personnalités, qui sont souvent des amalgames de gens rencontrés en vrai ou vu sur des photos, parfois même sur du tissu d’ameublement ou vintage, cela crée des textures et des contrastes qui m’aident à formuler ce que s’adapter, s’intégrer ou au contraire se détacher ou s’extraire d’un milieu ou d’une situation peut signifier”. Les relations entre les gens au sein d’un couple, d’une famille ou à l’échelle de la société sont aussi pour elle des sources d’inspiration. “Depuis quelques années je peins plus d’animaux, des oiseaux principalement, en résonance avec l’importance de la biodiversité animale et végétale”.
Alexandra Moskalenko a aujourd’hui hâte de partager ses œuvres avec le public, privé de musées et de galeries depuis plusieurs mois. “L’existence de l’art est pour moi, et pour beaucoup d’autres, source de réconfort, d’évasion, d’apprentissage, d’inspiration et de bien-être et les musées et les galeries en sont les temples”, explique la Française, “je ne pourrais pas imaginer ma vie sans art, sans avoir la possibilité de créer ou d’observer les créations des autres, c’est ce qui nous distingue en tant qu’être humain, par rapport aux autres espèces. Donc même si les musées ont fortement développé leur contenu digital, cela va être un vrai plaisir de retourner dans les musées et les galeries pour y retrouver nos œuvres favorites ou de nouvelles créations”.