« La musique connecte malgré les différences, et faire de la musique est un langage universel ». Ces mots sont ceux de November Ultra, la star montante de la scène française, qui s’est notamment faite connaître sur le réseau social Tik Tok, où elle poste reprises et chansons originales. La Française a sorti son premier album Bedroom Walls le 8 avril, et sera en concert à Londres le jeudi 28 avril prochain au Courtyard Theatre, l’occasion de revenir sur son parcours musical et ce qui l’anime.

Une artiste-née

Issue d’une famille mixte espagnole et portugaise, elle chante depuis qu’elle est toute petite. C’est son grand-père qui lui a transmis ce goût pour la musique, en lui apprenant des chansons espagnoles. Bien que November Ultra ait toujours souhaité en faire son métier, elle « ne s’autorisait pas à le penser ». Pour la Française, vivre de la musique était impossible. Elle en vit pourtant aujourd’hui, et faire de la musique est la « chose qui me rend la plus heureuse ».

Si on ne connaît pas son vrai nom, la Française explique que celui qu’elle porte sur scène est un clin d’œil à la mixtape du chanteur américain Frank Ocean, Nostalgia Ultra, qui est, pour elle, « une pièce de théâtre sonore ». Elle a aussi choisi ce nom en rapport avec son mois de naissance, période de l’année qu’elle apprécie tout particulièrement.

Bedroom Walls: l’album aux milles émotions

L’artiste vient de sortir son premier album, Bedroom Walls, dont la conception a débuté il y a quatre ans et dont le premier  single Soft and Tender a été diffusé en novembre 2020. Interrogée sur son ressenti, elle confie se sentir comme « une femme enceinte qui a dépassé son terme ». November Ultra a ainsi hâte que Bedroom Walls rencontre le public, et de « voir le chapitre suivant de l’histoire de cet album ».

Les titres de son opus sont principalement en anglais. Ce choix d’écrire dans une langue qui n’est pas la sienne, elle l’a fait pour exprimer ses sentiments sans se mettre totalement à nue. « L’anglais était la seule langue que ma mère ne comprenait pas quand j’ai commencé à écrire ». Car pour November Ultra, ses chansons sont une sorte de « journal intime oral ». Certaines paroles sont également en espagnol et en français, lui permettant ainsi de démultiplier les possibilités d’écriture.

La chanteuse espère avant tout aussi que les morceaux présents sur l’album feront « ressentir aux gens quelque chose ». Bien qu’elle sache qu’ils prendront « des couleurs différentes » en fonction de qui les écoute, elle a à cœur de pouvoir soulager les esprits avec sa musique.

https://www.youtube.com/shorts/BavJeKkdF9U

Le rôle prépondérant des réseaux sociaux dans sa carrière

November Ultra a, comme bon nombre de personnes, téléchargé l’application Tik Tok au début du premier confinement en 2020. Très anxieuse par rapport à la situation, elle avait besoin de se changer les idées avec « quelque chose de léger ». Parce qu’il est important pour la chanteuse de « consommer le contenu avant de créer du contenu », elle a d’abord utilisé l’application en tant que spectatrice. Ce n’est que plus tard qu’elle commence à elle-même poster des vidéos, lesquelles sont pour la plupart des reprises de chansons.

Elle partage en mai 2021 un extrait d’une de ses chansons originales, Come Into My Arms, dont la mélodie aux airs de berceuse rencontre un succès phénoménal sur le réseau social. Sa voix séduit alors le public, aussi bien français qu’international. En plus de lui permettre un contact direct avec ses fans, November Ultra confie que les réseaux sociaux lui ont apporté « beaucoup d’indépendance », lui donnant ainsi le « privilège du choix », tant au niveau de son label que des personnes avec qui elle souhaitait travailler ou encore de ses choix artistiques et musicaux.

Son succès lui a également permis de collaborer avec d’autres artistes reconnus mondialement, tels que Jaden Smith (le fils de Will Smith) qu’elle a croisé en studio et qui lui a demandé d’écrire l’une de ses chansons. La Française reste malgré tout humble, et si elle admet que « [sa] vie d’artiste a radicalement changé », elle ne se considère pas pour autant une célébrité, terme qu’elle trouve par ailleurs « étrange » lorsqu’il est utilisé pour la qualifier.

(Crédit photo Une : Pauline Darley)