Exit la moumoute rose fluo sur le volant, les jantes alu chromées et le becquet à damier. Le must have, c’est la vanity plate qui dépote. Très répandue chez les Anglo-Saxons, la plaque d’immatriculation personnalisée verse volontiers dans l’humour potache, l’autodérision, la citation distinguée ou la référence obscure.
« J’ai coutume de dire que j’ai le nom de ma maison collé aux fesses ! », s’esclaffe Claire, au volant d’un véhicule dont la plaque minéralogique reprend en deux chiffres et une poignée de lettres le nom d’une propriété en France. À l’image de nombre de Britanniques, tel son voisin, « un septuagénaire très chauve et très distingué » dont la plaque arbore, peut-être avec une certaine grivoiserie, une mesure en centimètres, la Londonienne s’est offert une immatriculation personnalisée. La joueuse de Scrabble invétérée, « qui tente de faire des mots dès [qu’elle voit] des lettres », a trouvé facilement une succession de caractères adéquate, abordable et surtout, disponible. « Comme ma plaque est très personnelle et ne veut rien dire en anglais, j’avais toutes mes chances ».
Pour s’assurer que la combinaison choisie est autorisée et vacante, se rendre sur le site dédié du DVLA (Driver & Vehicle Licencing Agency). En panne d’inspiration ? Le DVLA propose également des numéros aux enchères. Dans les prochaines à venir, les conducteurs pourront ainsi faire leur marché, dans les premières mises à prix à £250, parmi « OC70 PUS », « CRII PTO », « KYR IIIE » ou encore « SPII ACE ». Il faudra probablement ouvrir un peu plus son porte-monnaie pour « SEB 21 » (mise à prix £1,200) ou encore « 120 V » (£2,500). Dernièrement, « YUM IIIE » a été emporté à £6,060 tandis que « VI0I BLU » n’a pas trouvé preneur et sera remis en jeu. L
es fans de James Bond ne se consolent pas de savoir « 007 » indévissable de son véhicule depuis son achat pour £240,000. Le prix étant souvent inversement proportionnel au nombre de caractères, le record de vente (£518,000) est détenu par « 25 0 », trônant sur une Ferrari 250 SWB.
En délestant ses poches, on remplit celles du DVLA, et par extension celles du Trésor. C’est seulement vers la fin des années 1980 que l’Agence (jusqu’ici peut-être un peu à côté de la plaque) réalise l’opportunité de proposer à la vente ce type d’immatriculations, une activité déjà pratiquée par des garages automobiles (les vanity plates sont aussi vendues par des garagistes et des particuliers, voir les annonces en presse spécialisée). Bonne nouvelle : on peut la garder à vie. L’immatriculation est en effet transférable sur une autre voiture ou peut être conservée sans être assignée à un véhicule (à condition de renouveler tous les 10 ans son droit d’utilisation). Enfin, elle survit à son propriétaire. S’il ne l’a pas vendue de son vivant, il peut lui designer un héritier par voie testamentaire.