Après un premier concert réussi début décembre dernier, Jude Todd revient à Londres en janvier pour deux nouvelles dates. Le jeune Franco-britannique de 25 ans, ancien candidat de The Voice France et fan d’Ed Sheeran, a choisi la capitale anglaise pour faire rayonner ses talents artistiques à l’international.
2020 sera une année chargée pour Jude Todd. La sortie de son quatrième EP au printemps, avec une diffusion au compte goutte de ses singles (dont sa chanson “Moving On“), sera un des événements majeurs pour ce jeune artiste qui parcourt les scènes françaises depuis une décennie. Mais il a également l’ambition de faire connaître sa musique sur la terre natale de son père : l’Angleterre. Cette conquête musicale a déjà commencé en décembre dernier avec un premier concert dans un pub dans le quartier de Kilburn à Londres. “C’était super, mais je suis passé en dernier et je n’avais que 25 minutes donc je n’ai pas eu le temps de tout montrer au public”, confie Jude Todd, “mais cette première date a été très motivante, j’ai pu aussi échanger avec les autres artistes présents ce jour-là”.
Le Français aura de quoi se rattraper, car il revient se produire dans la capitale mercredi 15 janvier au Dublin Castle à Camden, mais aussi dimanche 26 janvier au Number 6, toujours dans le même quartier. Deux dates plus professionnelles pour ce vrai premier pas outre-Manche, déjà amorcé il y a quelques semaines avec sa chanson “Don’t need your love” repérée et diffusée par BBC Radio Introducing.
La musique a toujours fait partie de la vie de ce Franco-britannique. “J’ai toujours chanté, que ce soit sous la douche, dans le jardin”, rit celui qui confie n’avoir jamais pris de cours de chant. Autodidacte, il l’est aussi pour ce qui est de la guitare. Vers 7 ans, il commence à gratter ses premières cordes, mais très rapidement il s’y désintéresse avant de reprendre plus sérieusement à l’adolescence. “J’ai tout appris sur internet”. Il écrit alors ses propres mélodies et paroles. Dans son lycée de Saint-Raphaël, il monte rapidement avec des amis un groupe, qui va connaître un joli succès régional. C’est grâce à cette notoriété et surtout aux vidéos postées sur internet qu’en 2013 la production de l’émission The Voice France va repérer Jude Todd.
Le jeune homme est alors âgé de 18 ans. De prime abord, il n’est pas tenté par l’aventure télévisuelle. “Je n’étais pas fan des programmes comme La Nouvelle Star ou la Star Academy par exemple qui pour moi relevaient plus de la télé-réalité que de la musique”, confie, lucide, Jude Todd. Mais en discutant avec le producteur, il finit par accepter la proposition qui va lui donner un vrai coup de projecteur. En parallèle, il continue à tourner avec son groupe de lycée avant d’arrêter et de s’entourer en 2017 de musiciens plus professionnels. Sa carrière commence alors à décoller, il assure les premières parties des BB Brunes aux Arènes de Fréjus. “C’était incroyable de jouer là où les Rolling Stones ou Bob Dylan s’étaient produits”, se réjouit encore le Franco-britannique.
Malgré son jeune âge, Jude Todd sait où il veut aller. Il contacte lui-même les tourneurs et les managers des artistes pour assurer les premières parties. Grâce à son audace, sa persévérance et sa détermination, le jeune homme a ainsi réussi à jouer lors des concerts de Bastian Baker, Charlie Winston, Lou Doillon, Benjamin Biolay, Christophe Willem, M Pokora, Raphael ou encore Kyo, pour ne citer qu’eux dans la trentaine de musiciens qu’il a déjà accompagné lors de leur passage dans le sud de la France.
Indépendant, il l’est aussi dans ses choix artistiques. “Au début, je rêvais de grandes maisons de disques, mais en rendez-vous, il y a souvent des promesses qui ne sont pas toujours tenues. Et puis, aujourd’hui, il y a tellement d’artistes qu’on sait que si l’on signe un contrat, cela ne veut pas signifie pas pour autant qu’on va sortir un album”, analyse Jude Todd, estimant qu’il est possible de faire sa place même en indépendant. “Il faut juste un bon budget promotion. Le reste, il suffit d’un ordinateur, de machines, d’un micro et toute la production peut être faite depuis sa maison”. Mais pas question de fermer la porte à une maison de disques. “Si j’ai une proposition, je regarderai cela de près surtout si c’est dans l’idée de développer un projet qui me ressemble”.
Se lancer sur le marché britannique lui paraissait aussi une évidence puisque, britannique de part son père (sa mère est française et professeur d’anglais), il a baigné dans la culture anglaise depuis son plus jeune âge. C’est donc naturellement qu’il a choisi de chanter dans la langue de Shakespeare. Mais ce choix s’est révélé plus difficile pour s’imposer dans le paysage musical en France.
Londres pourrait être alors un tremplin pour fare connaître son talent outre-Manche. “C’est une ville avec une culture musicale énorme, où les scènes sont plus ouvertes aux artistes qui veulent présenter leurs propres compositions. Le public est aussi très intéressé à écouter des nouveautés”. Inspiré pendant longtemps par des artistes britanniques tels que que Robbie Williams, James Blunt, Arctic Monkeys, The Kooks ou The Libertines, Jude Todd apprécie aujourd’hui les talents de Coldplay ou encore d’Ed Sheeran. Ce dernier est d’ailleurs son “héros”. “Je l’ai vu sur scène à Lyon et je peux le dire : c’est mon idole”.
Avec son style, Jude Todd espère lui aussi inscrire un jour son nom dans la culture musicale anglophone. A 25 ans, il est à la fois pressé – “il y a beaucoup d’artistes de 18-20 ans qui émergent tous les jours, donc je commence à devenir vieux”, plaisante-t-il – mais sait aussi se montrer patient. “Je vais essayer de faire ma place petit à petit. Je ne me donne pas de deadline, aujourd’hui je suis surtout concentré sur la sortie de mon EP et des concerts à venir à Londres”.