Dans le monde prisé des néo-courtiers, une nouvelle plateforme mobile d’investissement social fait ses premiers pas sur le marché britannique depuis mars 2022. À seulement dix mois de la genèse de Shares, la jeune pousse du trading compte 135 salariés et est déjà installée dans trois pays d’Europe.

Shares est le fruit de l’imagination de trois entrepreneurs talentueux, dont deux made in France. A commencer par Benjamin Chemla, diplômé du barreau de Paris et fondateur de Stuart. Avant-gardiste dès le plus jeune âge, l’entreprenariat est une évidence pour lui. « J’ai commencé à monter des entreprises à 17 ans, en parallèle de mes études de droit. » À seulement 31 ans, il a créé et vendu de nombreuses jeunes pousses à succès dont « citycake.fr », entreprise de livraison qui fusionne avec Resto-In en 2013. Plus récemment, le prodige parisien de la start-up a co-fondé puis vendu Stuart, leader européen de la livraison du dernier kilomètre, au groupe La Poste en 2017. L’entreprise emploie aujourd’hui plus de 700 salariés et opère dans une centaine de villes.

Son aventure de Shares, application de trading 3.0., il la partage donc avec deux autres associés. François Ruty, français lui aussi et ancien directeur de l’équipe d’ingénieurs en intelligence artificielle de Preligens. Ainsi que Harjas Singh, ancien créateur produit de chez Revolut et Deutsche Bank. 

Shares, une histoire de partage

« Shares est la première application en Europe à permettre aux cercles proches (amis et familles) d’investir ensemble, de partager leurs transactions et de discuter de stratégies dans une seule et même application », explique le co-fondateur Benjamin Chemla. L’objectif est clair pour le Français : Shares est avant tout un réseau social. L’application se distingue des autres plateformes de trading, dont les interfaces souvent froides et détachées du consommateur peuvent rebuter les néophytes. En introduisant de l’humain dans le monde stérile de la finance, Shares remplace la figure du trader isolé par la convivialité et le partage.

En plus de faciliter l’échange de stratégies d’investissement entre amis, la première version de Shares donne un accès gratuit à plus de 1,500 actions américaines, et prévoit l’inclusion de cryptomonnaies dans un futur proche. Différent de ses concurrents tels qu’eToro ou Robinhood, Shares propose aux utilisateurs d’acquérir des titres sans « contrat sur la différence », assurant un degré de sécurité supplémentaire face à la volatilité des marchés financiers.

La jeune pousse a su répondre à une demande grandissante. D’après une étude de marché menée en 2021 par Luc.id, 69 % des Britanniques entre 18 et 34 ans ont déjà investi en ligne. Shares propose une interface intuitive et efficace, dont la charte graphique emprunte les codes visuels des réseaux sociaux alliés à ceux d’une plateforme de trading : « Tous nos efforts sont investis dans la création d’une plateforme entièrement mobile et facile à utiliser. » Soucieux de la protection des utilisateurs, Benjamin Chemla porte une attention toute particulière à la vérification des profils et la modération des conversations, limitées à 20 personnes. 

« Sky is the limit! »

Au lendemain de leur lancement sur le marché britannique, le regard des trois entrepreneurs est résolument tourné vers l’international. L’aventure Shares continue dans les pays de l’Union européenne cette année, avec une première ouverture vers la France à l’été 2022. « Sky is the limit! », plaisante le co-fondateur français qui espère poser les fondations d’un lancement outre-Atlantique à l’horizon 2024, avec une expansion dans les pays d’Asie et d’Amérique du Sud d’ici là. 

Les ambitions géographiques de ces jeunes entrepreneurs n’ont d’égal que leurs projets de développement produit. L’intégration d’un pôle éducatif à l’application d’ici la fin de l’année est annoncée. « L’idée n’est pas seulement de fournir un outil d’investissement et de communication, nous souhaitons favoriser l’éducation et l’apprentissage dans le domaine de l’investissement avec la création de contenus audio et écrits », annonce Benjamin Chemla. Une application à partager sans modération.