“Je sais que les masques que je fabrique ne sont pas médicaux. Mais cela peut continuer un peu à une protection contre le virus, et ça me donne aussi l’impression de pouvoir faire quelque chose pour aider dans cette situation. On est dans une période trouble, alors si chacun peut essayer de faire quelque chose avec ses moyens…”. C’est ce qu’elle tente de faire depuis début avril avec la fabrication de masques de protection. Laure Lebrun, créatrice de Petiotes, marque d’accessoires autour de la famille, ne chôme pas depuis plusieurs semaines, car les commandes ne cessent d’affluer via son compte Instagram.
Ancienne cadre dans le monde de la mode – elle a travaillé pendant dix ans pour le groupe LVMH -, la Française a créé Petiotes quand elle s’est installée à Londres après y avoir suivi son mari. Un “petit business”, comme elle dit, mais qui marche bien. “Je suis intéressée par la couture depuis toute petite et aimant le tissu, les matières, les couleurs, j’ai commencé à construire l’idée de ma marque”. Aujourd’hui, depuis son atelier, Laure Lebrun crée toujours des accessoires mais les principales commandes qu’elle reçoit depuis quelques semaines sont pour des masques de protection. “Tout a débuté quand des amis de France m’ont demandé si je pouvais leur en fabriquer, puis des clientes m’ont aussi posé la question”, explique-t-elle.
Laure Lebrun propose deux formes de masques avec des modèles déclinés à chaque fois pour les hommes, les femmes et les enfants. “Il y a les masques couvrants et les masques rectangle”, détaille la Française. Pour le premier, elle s’est appuyée sur le modèle mis en ligne par le CHU de Grenoble qui recommande d’intégrer une épaisseur en polyester. Pour le second – qui reste le plus simple à réaliser -, il s’agit de masques avec des pliures sur le devant et doublés de polaire. Depuis qu’elle s’est lancée dans la fabrication début avril, les demandes affluent tous les jours (elle a déjà fabriqué plus de 150 masques) et qu’elle honore toute seule depuis son atelier. Pour y répondre, Laure Lebrun regroupe les commandes, crée des masques en séries et effectue des envois groupés tous les deux à trois jours (il faut compter 4 à 5 jours pour les recevoir). Elle recommande par ailleurs à ses clients de laver le masque une fois reçu, puis tous les jours.
Au moment de se lancer, elle avait décidé de ne pas faire payer ces masques de protection. “L’idée était que les personnes qui m’en commandaient puissent faire une donation au NHS”, confie Laure Lebrun. La Française explique qu’elle n’osait pas fixer de prix parce qu’elle se sentait mal à l’aise. Mais les demandes se sont tellement envolées qu’elle a dû les rendre payants (£7 le masque) pour couvrir les frais de fabrication. Cependant, ils restent gratuits pour les “key workers”, les travailleurs en première et seconde lignes. Les recettes sont réinvesties à 90% dans l’achat de matières premières comme le tissu et les élastiques. “Je reverse les 10% restants au NHS”, assure Laure Lebrun.
Après cette crise du coronavirus, la Française reprendra pleinement la fabrication de ses accessoires Petiotes (qui restent toujours disponibles à la commande).