Il connaît bien Londres pour y avoir déjà présenté quelques-unes de ses chorégraphies et même créé une pièce en 2008 pour le Gate Theatre London. “J’adore être ici”, confie Pierre Rigal. C’est pourquoi il revient mercredi 5 et jeudi 6 septembre pour présenter pour la première fois sa dernière création, Scandale, à Sadler’s Wells Theatre. “C’est un lieu fort pour la danse et le hip-hop donc c’est important pour moi et les danseurs de venir s’y produire”.
Scandale, raconte le chorégraphe français, est un “travail chorégraphique musical”. “Il est question d’une sorte de chaman (en fait, un percussionniste, NDLR) qui joue en direct de la musique, produite en capturant les sons, souffles, bruits et cris des six danseurs présents sur la scène et qui deviennent des sortes d’esprits, de fantômes. Mon envie était de faire dialoguer ce musicien et ces danseurs au fur et à mesure de la pièce”, détaille Pierre Rigal.
Pour imaginer cette pièce, le chorégraphe est parti d’une question simple mais très intéressante : à quoi ressemblait la toute première chorégraphie de l’Histoire humaine ? “Très rapidement, j’ai eu cette idée d’utiliser la source sonore des danseurs pour créer la musique”, explique l’artiste avant d’expliquer le choix du nom de sa pièce, “la racine étymologique du mot scandale vient du latin “scanderer” qui signifie trébucher. Cela peut correspondre à un geste chorégraphique si on se place d’un point de vue métaphorique”. Scander aussi les mots comme le font les danseurs dans leur souffle, leur respiration.
Cette création originale a rencontré un franc succès en France, de part son mélange de genres. Le travail de Pierre Rigal a d’ailleurs toujours été inclassable. L’ancien athlète de haut niveau, spécialiste de 400 mètres et de 400 mètres haies, a toujours aimé mixer les différents types de danses, même si son influence du hip hop se ressent. “Je travaille avec des gens différents, que ce soit le ballet de l’Opéra de Paris, des danseurs coréens ou issus de l’univers du hip hop… A chaque fois, j’aime détourner les codes, en faire quelque chose de personnel, y apporter ma signature”.
Le Français s’appuie aussi sur son ancienne vie de coureur pour tout ce qui est coordination du corps, des mouvements. Pour lui, la transition entre son ancienne vie d’athlète et sa carrière de chorégraphe et metteur en scène n’a donc pas été si difficile. “Tout m’est paru naturel”, confesse-t-il. C’est en 2002, alors qu’il a 29 ans, qu’il découvre la danse contemporaine. Il intègre alors la compagnie de Gilles Jobin avant de fonder en 2003 sa propre compagnie nommée “Dernière Minute”.