La façon de rédiger un CV peut bien évidemment varier selon les pays. Ainsi un CV anglais a-t-il certaines spécificités… Petit passage en revue des points importants à inclure – ou non – dans un curriculum de ce côté-ci de la Manche.
Longueur
Le CV, ici, peut faire deux pages. “C’est l’une des grandes différences avec le CV français”, note Fabien Maero, conseiller au centre Charles-Péguy, qui accompagne les francophones âgés de 18 ans et plus dans leur insertion sociale et professionnelle à Londres. Pas obligatoire si l’on sort des études, la chose est pratique pour les personnes expérimentées. “Deux pages, c’est plutôt la norme quand on n’est plus débutant”, confirme Alice Lanteri, coach spécialisée en carrière et recherche d’emploi chez Harmony & Mobility Consulting.
Informations personnelles
La photo est déconseillée. “De par la loi (*), on n’est pas censé recruter sur des traits personnels”, explique Fabien Maero. Date de naissance, nationalité ou statut marital ne sont donc pas à préciser. “Même l’adresse, on n’est pas obligé de la mettre entièrement.” En revanche, bien indiquer son téléphone, mail, lien vers le profil LinkedIn… Et si l’on a le pre-settled ou settled status, mentionner son “right to work in the UK” peut être judicieux.
“Profile”
Ou “executive summary”. Ces quelques lignes, en début de CV, doivent résumer l’essentiel de votre expérience, de vos qualités, pour le poste. “Si vous avez fait un peu de vente, de restauration, d’accueil, vous pouvez tout regrouper et dire que vous avez tant d’années en service clientèle”, suggère Fabien Maero. On peut mentionner certaines performances (“proven track record of delivering complex and large projects on time”, par exemple). Cette section est la “quintessence” du CV, note Alice Lanteri. Le but est de donner envie au recruteur de poursuivre sa lecture.
“Areas of expertise” /”Core skills”
En-dessous, vous pouvez citer des mots-clefs. “Recruitment”, “talent acquisition”, “talent management”… par exemple, pour quelqu’un dans les ressources humaines. Pour Alice Lanteri, il pourrait par ailleurs être de bon conseil – de manière générale, dans le CV – d’adapter son vocabulaire à celui de l’annonce du job visé afin, notamment, de passer les filtres des “ATS” (“Applicant Tracking Systems”), utilisés dans les grandes compagnies.
“Professionnal experience”
Comme en France, on met plutôt les expérience récentes en premier (sauf si, bien sûr, on est jeune). “Il faut présenter un peu ses missions sur le poste, les actions menées, les responsabilités, les réussites ou ‘achievements’, commente Fabien Maero. On peut aussi mettre des chiffres.” Pour Alice Lanteri, détailler ses “key achievements” est important dans les CV anglo-saxons. “Commencez par des verbes d’action, essayez d’indiquer quel a été le résultat de vos actions.” Un responsable de magasin pourrait noter qu’il a contribué à augmenter le chiffre d’affaires de tant de % telle année. Un spécialiste du digital, qu’il a permis telle ou telle augmentation du trafic sur un site web.
Diplômes, langues
Donnez les équivalences des diplômes. “Un master reste un ‘master’, le ‘bachelor degree’ est l’équivalent d’une licence et les ‘A-levels’ du baccalauréat”, rappelle Fabien Maero. Il peut aussi être important d’indiquer son niveau d’anglais (“intermediate”, “advanced”…), même si la chose pourra aussi être défendue en entretien, selon Alice Lanteri. Si vous suivez des cours, le signaler bien sûr. Ainsi que les autres langues parlées.
Références
Ici, les recruteurs peuvent demander aux candidats les contacts – mail, téléphone – d’anciens employeurs (moins courant pour les petits jobs en restauration mais important, par exemple, lorsqu’on travaille avec des enfants). Ne les mettez pas directement dans le CV. “Vous pouvez mettre ‘references available upon request’”, conseille Fabien Maero. Vous les fournirez lorsqu’elles vous seront demandées.
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(*) L”Equality Act’ de 2010, notamment, stipule que les employeurs ne peuvent discriminer les candidats par rapport à certaines “caractéristiques protégées”, que sont entre autres l’âge, le genre, la race, le statut marital, le fait d’être enceinte…