C’est son premier pas à l’international pour Victoire Leprince-Ringuet. Mardi 8 septembre, la Française ouvre sa boutique de robes de mariée, Le Dressing Club, à Earl’s Court, dans l’ouest de Londres. Si son choix s’est porté sur la capitale anglaise pour cette nouvelle étape de développement, c’est parce c’est “une ville qui offre de multiples possibilités pour les entrepreneurs, et dans la mode particulièrement”, confie-t-elle.
C’est dans le même quartier, où elle avait déjà lancé un pop-up store de trois jours l’an dernier, que Victoire Leprince-Ringuet ouvre début septembre sa première boutique londonienne du Dressing Club. “On avait rencontré un beau succès, on a eu de nombreuses clientes françaises mais aussi beaucoup de Londoniennes”, se souvient la cheffe d’entreprise. De quoi la décider à franchir le pas et d’installer son enseigne de manière plus pérenne dans la capitale anglaise. Bien évidemment, l’épidémie de coronavirus l’a fait hésiter au départ. “Mais Covid ou non, les gens veulent se marier. Cette notion d’engagement est très symbolique pour eux et le choix de la robe reste un des éléments les plus importants quand on prépare un mariage”.
Dans sa boutique d’Earl’s Court, les clientes pourront déjà trouver 150 modèles à des prix bien en-deçà des magasins spécialisées. Car c’est là tout le concept du Dressing Club : proposer des robes de mariées d’occasion (modèles d’exposition, prototypes, anciennes collections…) mais signées de créateurs français et allant jusqu’à -60% du prix de vente originel. L’histoire de l’enseigne a débuté en 2010, quand Victoire Leprince-Ringuet s’apprêtait à dire “oui”. “Je cherchais une robe, j’ai fait le tour des boutiques de Paris, je trouvais des modèles très jolis avec de magnifiques tissus, mais les prix tournaient autour de 3.000 euros”, confie la Française, “frustrée” de ne pouvoir s’offrir la robe de (s)es rêves à un prix convenable.
C’est à son retour en 2013 d’Afrique, où elle est partie vivre avec son mari, que la Versaillaise réfléchit à un concept. C’est alors que lui vient l’idée de revendre des robes de mariées d’occasion. Les achats, ça la connaît, elle qui a travaillé dans le domaine pour le secteur de la mode. Elle a même collaboré pendant un an chez Burberry à Londres. “J’ai commencé à prendre contact avec des femmes qui mettaient en vente leur robe sur le Bon Coin”. Elle propose de se charger de la vente. Très rapidement, elle monte son premier site internet avec les petits moyens qu’elle a à l’époque. Le Dressing Club intéresse aussi rapidement des grandes marques, comme Printemps Mariage qui cherche à déstocker des modèles saisons après saisons.
Le succès est vite au rendez-vous. Elle embauche même un couturier chargé des retouches. Les clientes viennent jusqu’à chez elle, “un petit appartement à Versailles”, pour les essayages. Moins d’un an après le lancement, et devant la demande croissante, Victoire Leprince-Ringuet s’agrandit en prenant un premier puis un second local avant d’ouvrir un espace près de Madeleine dans le centre de Paris. C’est là que les choses prennent une nouvelle dimension. “L’arrivée dans la capitale a été très positive, car il était plus simple pour les clientes de venir directement en magasin que de venir jusqu’à Versailles. J’ai même développé une clientèle de province et internationale, dont américaine”.
Ce qui les séduit, c’est cette mode et ce chic à la française avec des marques de créateurs travaillant des matières nobles comme la dentelle ou la soie. Mais aussi le fait d’avoir un choix multiples dans un seul et même endroit. La cheffe d’entreprise en a d’ailleurs profité pour développer sa propre marque, Alba, disponible également à Londres. “On en est à notre quatrième collection. On propose en général des coupes plus simples à des prix autour de £1.500”.
Dans la boutique de la capitale anglaise, la Française promet le même concept qu’à Paris (où elle a 6 employés), avec un accompagnement complet de la clientèle. “Elle seront trois, dont une responsable du magasin, pour conseiller les femmes sur les robes selon leur morphologie et leur proposer des robes haut de gamme, fabriquées en France et qui seront à des prix raisonnables”. Les clientes peuvent d’ores et déjà se rendre sur le site internet pour jeter un coup d’œil sur les modèles et, si elles sont intéressées, prendre rendez-vous. “On a déjà beaucoup de demandes et de messages sur Instagram”, se félicite-t-elle.
Victoire Leprince-Ringuet est convaincue que le Dressing Club a toute sa place des deux côtés de la Manche, à l’heure où les personnes, même pour leur mariage, sont de plus en plus éco-responsables. “Aujourd’hui, on ose plus acheter du seconde main, et mettre une robe qui a déjà eu une première vie n’est plus un frein”. Si le magasin londonien tient toutes ses promesses, la Française souhaite continuer l’internationalisation du Dressing Club, avec pourquoi pas New York comme prochaine étape.