Initialement prévu pour se tenir à Londres – le Royaume-Uni est le pays organisateur mais, pandémie oblige, la chose se fait en ligne – vers la mi-mai, le sommet du Y7 (“Youth 7”) précède de quelques semaines le très médiatisé G7 (prévu, lui, en juin dans les Cornouailles). Réunissant les mêmes grandes puissances – Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon (*) –, il vise à faire entendre la voix des jeunes sur les grands enjeux internationaux. Originaire d’Ardèche, Noé Michalon (27 ans) fait partie, avec trois autres jeunes, de la délégation française.
“L’objectif du sommet du Y7 est de parvenir à rédiger un communiqué avec des recommandations assez concrètes qui sera ensuite transmis aux gouvernements du G7”, explique le jeune homme, par ailleurs “chef de délégation”. La tâche est importante et demande beaucoup de préparation.
Diplômé de journalisme et de relations internationales à Sciences-Po – il a aussi fait un master d’un an en études africaines à l’université d’Oxford – et actuellement chargé de mission à l’ambassade de France au Kenya, Noé Michalon a vu sa candidature retenue, fin janvier, parmi celles de près de 600 candidats (lesquels postulaient aussi pour le Y20, réplique du G20, qui devrait se réunir cet été).
En France, c’est l’Institut Open Diplomacy (**) qui sélectionne et prépare les délégués. Âgés entre 18 et 30 ans, les candidats devaient se soumettre à une importante simulation de négociations et passer des entretiens. Étaient évalués leur “curiosité pour l’actualité internationale”, leur niveau d’anglais, leur capacité à être “force de proposition”…
Depuis le Kenya, d’où il a parlementé à distance, Noé Michalon a beaucoup apprécié la simulation de négociations. C’est d’ailleurs en partie l’intérêt pour cet exercice qui l’a motivé à candidater. “Mes quelques modestes pas dans le monde de la diplomatie, ici à l’ambassade, m’ont familiarisé avec tout ça et ont aussi renforcé mon envie.” Tout comme la perspective, également, de se retrouver en lien avec des jeunes de divers autres pays.
Santé, économie, environnement, numérique… Les délégués du Y7 ont bien sûr commencé à préparer le sommet et travaillent sur quatre grands axes. “Des discussions ont par exemple lieu autour de la santé mentale des jeunes, impactée par la pandémie.” Noé Michalon, lui, est plus particulièrement chargé du numérique. Se pose entre autres la question de l’accès des jeunes aux technologies, “pas si uniforme que ça”…
Mais aussi celle, essentielle aux yeux du jeune homme, de l’impact environnemental du numérique. Pour Noé Michalon, il pourrait être intéressant de profiter du communiqué pour suggérer au G7 la commande d’un rapport faisant une estimation du coût énergétique de la technologie ainsi que des mesures concrètes pour le réduire. “La question de l’extraction de métaux rares – et leurs conditions d’extraction – fait partie de cette réflexion.”
Des idées qui doivent encore être affinées. Formés aux négociations, les délégués se voient proposés conférences, ateliers, suivis avec des spécialistes de leur thématique… Une consultation publique adressée aux jeunes Français doit aussi leur permettre de nourrir leurs réflexions. Les réunions ont en outre débuté avec les représentants des autres pays.
“Le but est d’avoir déjà préparé un certain nombre de recommandations à débattre lors du sommet en mai”. Pour Noé Michalon, associer les jeunes aux processus de décision est bien sûr très important –“nous sommes ceux qui devront faire face aux conséquences du réchauffement climatique, des crises économiques d’hier et d’aujourd’hui” – et peut mener à des politiques “nettement plus audacieuses”.
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