Une salle dédiée aux instruments de musique, une autre aux cultures du monde, à l’histoire naturelle, un aquarium, une serre aux papillons… Le musée Horniman, au sud de Londres (Forest Hill), a pas mal de choses à offrir. Et l’avantage d’être à taille humaine, loin du centre touristique, de disposer de beaux jardins… et ses résidents à poils (le site possède une mini ferme), à plumes et à écailles ont tout pour plaire à un jeune public.
Ouvert depuis 1901 (ou 1890, en tant que Surrey House Museum), le site doit son nom à Frederick Horniman, à la tête d’une importante compagnie de commerce de thé au XIXe siècle et député pour le parti libéral britannique. Avec l’objectif d’« apporter le monde à Forest Hill » et « d’enrichir la vie des populations locales », il a beaucoup voyagé, collectant de nombreux objets (arts, histoire naturelle). Et ouvert un musée.
Connu pour être un « réformateur social » – il a milité pour l’État-providence au Royaume-Uni –, Horniman constitue aussi une figure controversée… de par son activité dans le thé et ce que cela signifiait à l’époque : vente illégale d’opium en Chine, par les Britanniques, exploitation de travailleurs sur les plantations en Asie, Afrique. Point que le musée tient aussi à rappeler, lorsqu’il précise que la fortune qui a permis à l’homme d’affaires d’établir ses collections et son établissement a été liée à « l’exploitation de gens vivant dans l’empire britannique » (*). Il est par ailleurs indiqué que le « contexte colonial » (et possiblement la violence) dans lequel nombre d’objets ont aussi été collectés a aujourd’hui besoin d’une « réinterprétation critique », actuellement en cours.
Pour ce qui est des collections, et des éléments, de manière générale, présentés dans ce musée, ils sont sont donc assez variés, donnant au site un agréable petit côté « inventaire à la Prévert ». Puisqu’on y trouve, pêle-mêle, instruments de musique, masques thaïlandais et même méduses (il y a un aquarium en bas). Dans les installations permanentes, une music gallery, bien achalandée, donne à voir de très beaux cuivres, instruments à cordes, percussions du monde entier (on a aussi apprécié la salle où l’on peut s’essayer à sortir des sons d’un étrange thongaphone de plastique).
Une jolie world gallery présente aussi près de 3,000 objets (masques, costumes, porte-bonheurs…) des cinq continents (à voir, le « cloutie tree » ou arbre à souhaits, tout coloré). Et puis il y a donc un petit aquarium, avec des espèces allant de « l’étang britannique aux récifs de corail fidjiens » ainsi qu’une relativement imposante galerie d’histoire naturelle (actuellement fermée, toutefois, pour rénovations).
L’établissement héberge en outre régulièrement des expositions temporaires. A l’instar, jusqu’en novembre 2024, de la très child friendly “Dinosaur Revolution”, qui s’attache à montrer les liens entre oiseaux et dinosaures. On peut notamment y observer cinq modèles animatroniques ainsi que des plâtres de squelettes et de crânes.
Particulièrement beaux et variés, les jardins sont un lieu parfait pour pique-niquer, flâner, se reposer et pour s’instruire, avec la possibilité de découvrir de nombreuses espèces végétales (différents jardins – préhistorique, médicinal, spécialisés sur les différentes prairies du globe ou sur les plantes utilisées en teinture, jardins avec bassins… – sont proposés, donnant ainsi l’occasion d’admirer de surprenants araucarias, possiblement d’élégantes berkheyas purpureas du sud de l’Afrique, de mignonnes pulsatilla vulgaris ou violet bells d’Amérique du Nord…). Le tout avec une jolie vue, notamment sur la skyline de Londres (avec Shard et Walkie Talkie à l’arrière-plan). Constitue indéniablement l’un des points forts du lieu. Possibilité de savourer glaces et cafés sur place… et de faire du mini-golf, notamment pour les familles.
Un peu plus haut, on trouve aussi une mini ferme (animal walk) avec lamas, chèvres et autres cochons d’Inde – de quoi ravir les petits – et une serre à papillons. Que l’on vous conseille fortement : c’est un peu plus d’une vingtaine d’espèces, toutes aussi chatoyantes les unes que les autres, qui volettent tranquillement autour de vous. L’occasion d’un spectacle aussi esthétique qu’original.
En dehors de ces activités, l’établissement accueille toute une série d’événements plus ponctuels : des marchés, le dimanche, des foires aux plantes, divers types d’ateliers artistiques et festivals, des concerts, des parcours (notamment pour les enfants, comme le Grimwood Museum Adventure, jusqu’au lundi 26 août), des sessions nocturnes (les premiers jeudis du mois), des séances privilégiées avec les animaux (pour les membres)… Bref, il y a de quoi faire.
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(*) Frederick Horniman n’aurait a priori pas administré ou été propriétaire de plantations mais a, en tant que commerçant, aussi profité des conditions, plus que critiques, donc, dans lesquelles étaient produites le thé.
Où : 100 London Rd, London SE23 3PQ
Combien : l’accès aux jardins et musée (notamment la gallerie sur les instruments de musique et la « world gallery ») est gratuit, à l’exception de l’aquarium (£3 par enfant, £6 par adulte), de la serre aux papillons (£6 par enfant et £9 par adulte) et de l’exposition Dinosaur Revolution (£6 et £9, également).
Horaires : tous les jours, de 10 am à 5.30 pm, pour le musée / les jardins, eux, sont généralement ouverts de 7.15 am à 8.30 pm
Pour s’y rendre : notamment par la station Forest Hill (overground)
Plus d’informations sur le site internet : là