Vendredi 29 mars, jour symbolique dans le processus de sortie, les députés britanniques devaient à nouveau s’exprimer sur l’accord sur le Brexit négocié entre la Première ministre et l’Union européenne. Sans surprise, les élus ont rejeté pour la troisième fois le texte signant ainsi une nouvelle défaite pour Theresa May, qui avait pourtant promis de démissionner si l’accord était validé.
Mais jouer sa tête n’aura donc pas fait changer d’avis les parlementaires britanniques qui ont dit non à 344 voix (contre 286 qui soutenaient le texte). Le Royaume-Uni se trouve une nouvelle fois dans une impasse la plus totale et plus personne ne sait exactement ce que souhaitent les élus pour le pays. Mercredi 27 mars, huit options leur avaient été présentées avec entre autres : sortir sans accord, rester dans le marché unique, reproduire le modèle norvégien, rester dans l’union douanière, révoquer l’Article 50, organiser un second référendum… Mais toutes ont été rejetées les unes après les autres.
“Les conséquences de la décision de la Chambre sont graves”, a alors déclaré Theresa May après ce troisième vote, “à défaut, le Royaume-Uni devra quitter l’Union européenne le 12 avril. C’est-à-dire dans seulement 14 jours”. Soit trop peu de temps selon elle pour accepter, légiférer et ratifier un accord sur le Brexit, “alors que le Parlement a bien stipulé qu’il ne permettra pas de partir sans accord”. Un non-sens donc pour la Première ministre, qui a tenté de faire culpabiliser les députés et surtout a agité la possibilité de devoir organiser les élections européennes en cas de demande de prolongation de l’Article 50. Mais cette dernière ne sera possible que si les 27 membres de l’UE l’approuve à l’unanimité, et ce, avant le 12 avril.
Reste encore un – maigre – espoir pour Theresa May, puisque lundi 1er avril, les parlementaires devront à nouveau se réunir “afin de déterminer s’il existe une majorité stable pour une version alternative de nos futures relations avec l’UE. Evidemment, toutes les options nécessiteront l’accord de retrait”, a expliqué la cheffe du gouvernement avant d’avertir, insistant sur le fait que le pays doit respecter le résultat du référendum sur le Brexit.
De son côté, Donald Tusk, président du Conseil européen, a tweeté quelques minutes après le vote britannique. Il a convoqué un sommet européen spécial mercredi 10 avril.
In view of the rejection of the Withdrawal Agreement by the House of Commons, I have decided to call a European Council on 10 April. #Brexit
— Donald Tusk (@eucopresident) March 29, 2019