C’est autour d’un déjeuner au bistro français, The Bleeding Heart, que Pas-de-Calais Tourisme a réuni, mardi 1er octobre, une poignée de journalistes britanniques afin de promouvoir son territoire. “Nous entretenons de bonnes relations avec la presse anglophone et londonienne. Je suis présent sur de nombreux évènements presse à Londres et en Grande-Bretagne, et je tenais à inviter des partenaires du Pas-de-Calais à présenter leur offre à une sélection de journalistes qui ont déjà visité le département, ou non, et qui souhaitent l’explorer davantage”, confie Benoît Dieval, chargée de la communication de l’office de tourisme du département du nord de la France.
Ce n’est pas la première fois que l’organisme organise ce genre d’événement. “La dernière fois remonte à février 2019. Le suivant devait avoir lieu en mars 2020”, précise Benoît Dieval. La pandémie n’aura donc pas permis de maintenir le rendez-vous. Quatre ans plus tard, Pas-de-Calais Tourisme relance donc ces rencontres. Mardi 1er octobre, plusieurs acteurs touristiques et culturels du territoire étaient ainsi présents pour parler de la région aux journalistes britanniques et vanter son côté “hétéroclite”. “Il y a des plages, des falaises, la campagne, un patrimoine historique ou industriel, des villes à taille humaine, une gastronomie généreuse entre terre et mer, des influences française, flamande, mais aussi britannique, le tout à 1h30 de Londres”, souligne le chargé de communication.
Parmi les acteurs présents, l’office de tourisme de Berck-sur-Mer, pour qui participer à ce genre de rencontres est essentiel. “Depuis le Brexit, nous avons beaucoup moins de touristes britanniques”, avance Lisa Wrobel, “c’est devenu plus cher de venir en France. Il faut aussi avoir un passeport, ce qui peut refroidir certaines personnes”. Berck-sur-Mer veut donc reconquérir ce public mais aussi permettre à d’autres de mieux “situer sur la carte de France” cette ville qui “offre du calme et de la nature, ce qui peut tout à fait convenir à de nombreux Britanniques”.
Autre acteur présent lors de ce déjeuner, le Louvre-Lens. “C’est très intéressant de pouvoir rencontrer des journalistes britanniques”, confie Camille Klein, chargée des relations presse. Leur premier public reste les Belges, mais le musée cherche à attirer plus de Britanniques. Tout comme le groupe Accor, propriétaire de l’hôtel Thalassa au Touquet. Une ville très prisée des touristes venant d’outre-Manche. L’établissement hôtelier espère, en mettant en avant le fait qu’il offre la seule thalassothérapie au nord de Paris, convaincre les visiteurs de venir y passer un séjour. “C’est une grande opportunité pour nous de participer à ce genre d’événement, on sait que Le Touquet est très attractif pour les Britanniques, et on a donc une carte à jouer”, lance Nicolas Michel, chargé de clientèle et de promotion.
A ses côtés, Léo Dumont est venu, lui, promouvoir un aspect plus historique de la région, dans la ville de Saint-Omer. L’attaché commercial de La Coupole, ancien bunker allemand de la Seconde guerre mondiale qui devait servir aux bombardements sur Londres, veut montrer aux journalistes présents que le territoire regorge d’une grande histoire avec le Royaume-Uni. Aujourd’hui, le lieu est devenu un lieu historique doté d’un centre de ressources et de recherches ainsi que d’un planétarium 3D. “Nous faisons 130,000 entrées par an mais par rapport à d’autres lieux historiques, comme les plages de Normandie, nous tentons de combler notre retard. C’est pour cela que nous participons à ce genre d’événement, afin de mieux faire connaître La Coupole, qui est un site offrant des thèmes de visite différents”.
Globalement, sur le département, le potentiel de développement du nombre de visiteurs britanniques est important. Du 1er janvier au 31 août dernier, le Pas-de-Calais a comptabilisé 9,6 millions de nuitées françaises (-3% par rapport à 2023) et 8,25 millions de nuitées étrangères (+0,7%). Parmi ces clientèles étrangères, précise Benoît Dieval, les Britanniques arrivent en tête, avec deux millions de nuitées, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. “La clientèle britannique a connu un recul en 2021-2023, mais repart à la hausse”, se réjouit le chargé de communication de Pas-de-Calais Tourisme.
Mais la mise en place de l’ETIAS, système d’entrée électronique sur le sol européen devant être mis en place en 2025, pourrait être un nouveau frein au développement touristique en France. “Il y aura probablement une période de flottement et certaines déconvenues lors de la mise en place du nouveau système, mais cela devrait vite se stabiliser”, espère cependant Benoît Dieval.