La française Aurélia Noël-Delclos, qui a ouvert le restaurant Chez Antoinette à Covent Garden en 2014, lance une deuxième adresse à Victoria, cette fois-ci accompagnée de son mari Jean-Baptiste Noël. Elle, était architecte d’intérieur à Paris, lui, manager général d’un hôtel à Knightsbridge. Avec ce petit bout de France en plein coeur de Londres, le couple aux qualités très complémentaires propose un lieu “chaleureux et authentique”, moins touristique que le premier restaurant.
Toujours inspirée des recettes d’Antoinette, sa grand-mère, la jeune Française souhaitait créer avec cette deuxième adresse un lieu où les clients pourraient venir à toute heure de la journée. Pari relevé donc. “On a des clients qui viennent 3 à 4 fois par jour”, assure le mari et associé de la gérante. “C’est chouette de travailler avec cette clientèle qui est beaucoup plus régulière qu’à Covent Garden”, se ravie Aurélia Noël-Delclos, “c’est un investissement mais on a un vrai retour, des clients qui nous disent : ‘ce plat du jour était fantastique, j’en ai parlé a ma femme quand je suis rentré le soir’”.
En entrant dans le restaurant situé entre les stations St James’s Park et Victoria, on découvre à notre droite un comptoir garni de pâtisseries et viennoiseries soigneusement présentées. Un principe “grab-and-go” qui permet aux clients de “passer prendre un tarte au citron avant d’aller déjeuner chez des amis dans le quartier”, explique Jean-Baptiste Noël. Plus tard, les gérants souhaitent exploiter cet espace sous différentes formes : bar à tapas avec découpe de charcuterie en “live”, espace DJ… “On a vraiment beaucoup d’idées pour aménager ce corner”, se réjouit la Lyonnaise.
Un peu plus loin, un comptoir en zinc et des banquettes rouges. On se croirait dans un vrai bistrot à la française, à la fois élégant et chaleureux. Contrairement à l’adresse de Covent Garden, ce nouveau Chez Antoinette est équipé d’un bar qui sert des cocktails élaborés et qui offre plus de 40 vins différents aux clients. A l’étage, on découvre une mezzanine personnalisée avec de nombreuses photos de famille aux murs (et surtout d’Antoinette !). “C’est vraiment notre histoire à tous les deux”, explique l’ancien manager hôtelier, “et tous les jours, quand on vient travailler, on voit un petit bout de cette famille venant de toute la France.”
Le couple arrive à gérer le fait de travailler ensemble en se répartissant les tâches. “On a des compétences très différentes. Je m’occupe du coté créatif, du menu, de tout ce qui est lié à la cuisine et à la décoration. Jean-Baptiste, lui, gère l’administratif, la gestion de nos équipes, les salaires et les fournisseurs”, détaille Aurélia Noël-Delclos.
C’est donc elle qui se charge du design et du mobilier de Chez Antoinette. Son expérience en architecture d’intérieur et sa créativité débordante lui permettent de concevoir des ambiances originales. Longues tables en bois massif, cadres anciens, bouquets de fleurs séchées… tout est là pour qu’on se sente “comme chez [sa] grand-mère” mais dans un cadre sublimé et stylisé. “Quand j’ai eu 30 ans, j’avais cette volonté de monter mon propre business, d’arrêter de travailler pour quelqu’un. C’était un rêve d’avoir un petit café”, raconte l’ex-architecte. “Je trouvais qu’à Londres il n’y avait pas de petit bistrot comme on a en France, quelque chose de très convivial et d’authentique et je pense que ça a été la base du concept.”
Même si la gérante veut garder le côté authentique et fait-maison avec des tartines et des salades, le menu change un peu Chez Antoinette à Victoria. Les desserts sont plus élaborés qu’à Covent Garden avec des pâtisseries comme des millefeuilles ou encore des Paris-Brest et on y trouve un côté plus ‘bespoke’, “c’est-à-dire qu’on peut personnaliser des gâteaux, il y a vraiment un service de boulangerie sur mesure”, explique Aurélia Noël-Delclos. Mais la nouveauté c’est surtout les plats du jour façon cuisine traditionnelle, inspirés de recettes de grand-mère : blanquette de veau, bœuf bourguignon… et tous les vendredis, un plat à base de poisson.
La nouvelle adresse affiche déjà complet le midi et la clientèle ne cesse de croître et ce malgré le Brexit, qui n’impacte pas vraiment le business de ces deux Français passionnés. “Ce qu’on fait n’est pas sophistiqué mais c’est fait avec amour, c’est simple et bon”, conclut le couple.