Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning London dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Europe du Nord (incluant le territoire du Royaume-Uni). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le dimanche 5 juin dans les bureaux de vote.
Il est candidat à sa propre succession pour finir, dit-il, le travail qu’il a commencé il y a 5 ans. Alexandre Holroyd pourrait se dire que tout est joué d’avance, lui qui représentera à nouveau La République En Marche lors des élections législatives du 5 et 12 juin prochains. En effet, Emmanuel Macron a été largement plébiscité par les électeurs et électrices du Royaume-Uni avec 93% des voix exprimés en sa faveur au second tour de la présidentielle. Le territoire britannique concentrant le plus gros de la communauté française de cette circonscription d’Europe du Nord, qui s’étend de l’Irlande aux pays baltes, le député sortant aurait tout le loisir de mener une campagne dans la plus grande des sérénité.
Si le Franco-britannique, élu à plus de 70% en 2017, ne se dit “ni anxieux, ni serein”, ne prend rien pour acquis car il a conscience, explique-t-il, qu’ “au second tour de la présidentielle, certains électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron ne l’ont pas tous fait en soutien à sa politique” mais bien pour faire barrage au Rassemblement national. Pour convaincre les électeurs de lui refaire confiance pour un second mandat, Alexandre Holroyd compte surtout sur son bilan de ces cinq dernières années au service des Français installés entre autre au Royaume-Uni. Par exemple, il s’est “battu pour protéger les droits des citoyens français lors du Brexit”. “J’ai réussi sur le plus gros. Et je continue encore aujourd’hui de me battre pour trouver des solutions, comme sur les équivalences des diplômes, notamment pour les étudiants en médecine”.
Alexandre Holroyd se dit également fier du travail qu’il a lancé sur la dématérialisation des démarches administratives pour les demandes de carte d’identité. “C’est une première étape. Je le sais, les Français du Royaume-Uni expriment de manière récurrente leur frustration de ne pas pouvoir décrocher un rendez-vous au consulat, mais je veux poursuivre ce chantier afin de leur simplifier la vie”. S’il est réélu, le député veut aussi continuer un autre chantier, qui vient, lui, de débuter et qui concerne l’attribution automatique d’un numéro de Sécurité sociale pour les enfants français nés à l’étranger. “On doit poursuivre toutes ces grandes réformes nécessaires à la vie des Français installés hors de France”, estime-t-il. Parmi ses “réalisations” de ce premier mandat, le parlementaire rappelle également l’obtention de la retranscription par la France de l’union civile britannique des couples homosexuels français. “Mon rôle a toujours été de porter la voix des Français auprès du gouvernement”.
Côté fiscalité, il souligne qu’il a tenu sa promesse de campagne de 2017, à savoir “l’équité fiscale pour les Français établis hors de France”. Alexandre Holroyd se félicite d’être ainsi parvenu, après de nombreux échanges avec les ministres de l’Économie et des Finances, des Comptes publics, et des Français de l’étranger, à obtenir gain de cause sur le sujet de la sur l’exonération de la CSG et de la CRDS pour les ressortissants habitant hors de l’Union européenne. “J’avais déposé en 2017 un amendement à l’Assemblée nationale qui a été voté”. Une exonération maintenue également pour les ressortissants français établis au Royaume-Uni dans le cadre de l’accord sur le Brexit.
Concernant la pandémie, qui a rythmé presque la moitié de son premier mandat, il reconnaît que la gestion par le gouvernement français des déplacements entre le Royaume-Uni et la France n’a pas été parfaite. “Quand je me suis présenté en 2017, jamais je n’aurais imaginé prendre des décisions comme celles prises pendant cette crise sanitaire”, tient-il d’abord à souligner, “mais les restrictions aux frontières n’ont pas été seulement entre les deux pays, mais aussi à l’intérieur de la France, avec pour les Français l’impossibilité de se déplacer entre les régions et les départements”, comme pour rappeler que la galère a été partagée. Voter ce genre de restrictions, il l’a fait “la mort dans l’âme”, assure Alexandre Holroyd, “mais il fallait préserver notre capacité à soigner les gens. Au début de cette pandémie, on ne savait rien de ce virus, le gouvernement a donc pris les décisions qui s’imposaient”.
Si le député sortant souligne que “jamais les frontières entre les deux pays n’ont été fermées”, il reconnaît cependant qu’”il y a eu des moments où certaines mesures prises n’étaient pas forcément proportionnées à la situation”. “Mais je me suis battu pour les faire lever ce que je considérais comme des injustices, j’ai rempli mon rôle en interpellant le Premier ministre et le cabinet du président de la République”. Il estime que “ces erreurs du passé” permettront de mieux se préparer si une autre pandémie ou situation de crise sanitaire se présentait.
Si justement, si les électeurs décidaient de lui refaire confiance, parmi les priorités de son second mandat, Alexandre Holroyd met en avant ses ambitions sur le sujet de la scolarité. “Je ne pense pas forcément qu’il faille développer le nombre d’établissements au Royaume-Uni, mais renforcer les pôles de coopération notamment avec les écoles FLAM et les écoles anglaises”. Il rappelle que le gouvernement français, sous la présidence d’Emmanuel Macron, a justement augmenté le budget des écoles FLAM, qui ont aussi été soutenues financièrement lors de la crise sanitaire. “On veut continuer sur cette lancée car il est essentiel que les Français de l’étranger gardent un lien fort avec la France”. Côté retraites, le travail se poursuivra, promet-il, pour tenter de faire bouger les lignes auprès du gouvernement britannique. “Je travaille sur le sujet depuis longtemps, mais s’il existe un frein aujourd’hui pour que les ressortissants français puissent récupérer les fonds, il ne vient pas du gouvernement français mais de celui du Royaume-Uni”.
S’il y a aussi un autre dossier sur lequel il aimerait poursuivre son action, c’est celui de la relation franco-britannique. Il a d’ailleurs été, pendant tout son mandat, le président du groupe amitié France-Royaume-Uni à l’Assemblée nationale. “J’ai habité 25 ans en Angleterre, mon père est britannique, j’ai fait mes études et travaillé à Londres. Je suis profondément attaché à cette amitié franco-britannique, car elle fait partie de mon histoire personnelle”. Pour entretenir cette entente historique entre la France et le Royaume-Uni et en attendant de “meilleurs jours” dans la relation diplomatique entre les deux pays, il veut maintenir le soutien à toutes les formes de coopérations culturelles, entrepreneuriales, de recherches scientifiques, “qui n’ont pas besoin d’un assentiment politique pour exister”.
S’il est réélu, Alexandre Holroyd promet de poursuivre les chantiers lancés par la majorité présidentielle, depuis 2017, sur le doublement du nombre de places dans les établissements scolaires pour les Français de l’étranger, l’instauration du pass culture pour les adolescents français vivant hors de France, la mise en place de l’équivalent de Maison France Services… “J’aimerais vraiment voir aboutir ces grandes réformes essentielles à la vie des Français installés hors de France”, martèle-t-il. Ce travail, il le fera accompagné de sa suppléante, Véronique Revoy, ancienne du Parti socialiste, qui a rejoint En Marche à ses débuts. La Française vit à Oslo en Norvège, où elle est directrice des ventes digitales et du marketing à Yara International, entreprise du secteur de l’industrie chimique .