Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning London dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Europe du Nord (incluant le territoire du Royaume-Uni). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le dimanche 5 juin dans les bureaux de vote.
“La politique, c’est assez récent pour moi”, confie Valérie Romboni, “je n’ai pas encore tous les codes des politiques, les éléments de langage, mais ce qui compte, selon moi, c’est avant tout la volonté et l’envie et de vouloir faire le bien pour le collectif”. La Française de 54 ans, cheffe d’entreprise, sera candidate, pour la première fois, aux législatives sur la troisième circonscription des Français de l’étranger. Elle représentera la Fédération de la Gauche républicaine, qui regroupe plusieurs partis dont celui auquel elle a adhéré il y a 3 ans, la Gauche républicaine et socialiste. Si cette élection nationale est une première pour elle, elle a déjà un pied dans le local. Elle est actuellement conseillère municipale de l’opposition à Six-Fours-Les-Plages, une commune de 30.000 habitants située dans le département du Var.
Pour ce scrutin à la députation, c’est la fédération qui est allée la chercher pour cette élection, raconte-t-elle. “Ils ont pensé que j’avais une certaine légitimité à me présenter, étant donné que je suis britannique par ma mère”, confie Valérie Romboni. Elle sait que ses concurrents ou certains électeurs pourraient lui reprocher de n’avoir que ce lien pour justifier une candidature. “Mais ce n’est pas parce qu’on est né quelque part ou qu’on vit quelque part qu’on a la légitimité de se présenter. Un député, c’est un élu de la Nation peu importe d’où il vient”, lance la quinquagénaire avant d’ajouter, “j’ai vécu aux Etats-Unis et en Australie, j’ai beaucoup voyagé vers l’Ecosse et l’Angleterre. Je connais bien le monde anglo-saxon et j’ai cette ouverture sur les autres, cette curiosité et l’envie de la découverte chevillées au corps”.
Ces expériences à l’étranger lui donnent, dit-elle, cet avantage de pouvoir se mettre à la place de la communauté française qui a quitté son pays pour vivre ailleurs. “Je sais le mal du pays, l’importance du rayonnement de la francophonie et du système éducatif. Je peux faire beaucoup pour les Français de l’étranger”, estime la Varoise. Si elle est élue députée, Valérie Romboni s’engage, dit-elle, à se rendre chaque mois dans un des 11 pays de la circonscription. “J’irai à la rencontre des Français pour échanger avec eux et voir avec eux comment résoudre leurs problèmes”. Elle admet qu’elle continuera à vivre en France, “parce que c’est là que se trouve l’Assemblée nationale”, mais mettra sa vie professionnelle entre parenthèses pour se dédier à son mandat. La seule chose qu’elle n’abandonnera pas, ce sont ses engagements associatifs, notamment au sein du Samu social mais aussi de Caritas France.
Parmi les propositions de son parti pour les Français, elle en liste plusieurs : renforcer les services publics, faire de l’éducation une priorité “et même pour les Français de l’étranger”, revoir le système fiscal et de la Sécurité sociale – “les plus riches doivent contribuer davantage à la solidarité nationale“ -, défendre le pouvoir d’achat – “les gens doivent pouvoir vivre dignement de leur travail” -, porter l’égalité et la laïcité, soutenir la culture française, intégrer le changement climatique, permettre un départ à la retraite dans des bonnes conditions… “Si je devais choisir trois priorités essentielles pour moi, je commencerai par l’environnement”, confie Valérie Romboni, “on doit sortir des énergies fossiles et se tourner plus vers les énergies renouvelables, mais aussi retrouver notre souveraineté énergétique”.
La seconde, poursuit la candidate de la Fédération de la Gauche Républicaine, serait de “remettre l’école au cœur”. “Aujourd’hui, on voit une école à deux vitesses, ceux qui ont les moyens mettent leurs enfants dans le privé pensant que l’école laïque n’est pas suffisante. Il faut donc revaloriser le statut des enseignants, augmenter leur salaire et remettre en marche l’ascenseur social. Le gouvernement actuel laisse les inégalités se creuser et c’est intolérable”. Elle s’inquiète aussi du dernier décret concernant la hausse des cotisations pour la pension civile des fonctionnaires et notamment des enseignants. Une mesure qui concerne aussi ceux qui travaillent dans des agences ou institutions partenaires comme les professeurs détachés auprès de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. “La cotisation va passer de 11 à 27%. Une aberration alors même que le recrutement dans l’enseignement vient d’être lancé pour la rentrée scolaire prochaine”. Troisième priorité, les aînés, et notamment ceux qui vivent à l’étranger. “Certains n’ont plus de famille et il est nécessaire de penser à eux, de mieux anticiper ces cas de figure. Comme on doit rendre le début de vie agréable pour les plus jeunes, on doit le faire aussi pour la fin de vie”.
Dans cette course à la députation, Valérie Romboni sera accompagné de son suppléant, Jean-François Dupland, 64 ans, cadre retraité d’un groupe bancaire.