Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning London a interviewé les candidats au poste de député des Français d’Europe du Nord (incluant le territoire du Royaume-Uni). Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le dimanche 30 juin dans les bureaux de vote.
Tim Craye navigue entre l’Angleterre et la France, mais c’est bien comme candidat de la troisième circonscription des Français de l’étranger qu’il va se présenter pour les législatives anticipées des dimanches 30 juin et 7 juillet. Une première candidature pour cet expert comptable installé à Londres il y a dix ans. “C’est un peu impressionnant”, reconnaît-il. Il se lancera sans parti, mais sous la mouvance “divers droite”. Cette décision de se frotter au vote populaire a été mûrement réfléchie, assure Tim Craye. “Déjà par rapport à mon expérience : je suis entre la France, le Royaume-Uni et l’Irlande. Professionnellement et physiquement, donc ça fait déjà deux pays de la circonscription”, justifie-t-il dans un premier temps. Puis, ajoute-t-il, en tant qu’expert comptable et commissaire aux comptes en France, il estime avoir la capacité de “comparer un peu les différents systèmes et ainsi voir ce qu’on peut mieux faire ou ce qui est décevant, notamment ces dernières années sur le déficit et sur la gestion des dépenses. Je pense qu’on peut faire beaucoup mieux”.
Se présenter c’est ainsi mettre au centre des discussions cette question financière et économique. Car non, assure-t-il, sa candidature n’est pas une candidature de témoignage. Il compte sur le réseau qu’il est parvenu à se créer depuis dix ans dans la capitale anglaise, mais aussi en Irlande. “Je pense qu’on peut faire une belle campagne, et on peut faire la surprise. On y va pour gagner. J’espère faire le maximum, même si je ne suis pas soutenu par un gros parti”, lance-t-il. Mais il a des raisons d’espérer. “Je pense que l’élection est ouverte étant donné que le député sortant ne se représente pas et que le candidat de la majorité est complètement parachuté d’un ministère et n’a jamais habité Londres”.
Sa candidature, il la place dans une mouvance centre droit, à équidistance, dit-il, entre Les Républicains, l’UDI et LIOT, dont il est adhérent. “J’ai un côté très européen car c’est un peu l’ADN de ma construction professionnelle. Je suis un peu un mixte du côté libéral, mais vraiment avec des formations professionnelles importantes du côté du budget, dans l’idée de ne pas dépenser quoi qu’il en coûte”.
Pour se faire connaître et faire connaître ses idées, Tim Craye a déjà lancé sa campagne, qui se fera essentiellement en digital : site internet, réseaux sociaux, réunions Zoom… “C’est une élection surprise, donc on n’a pas le temps de faire de grands meetings pendant une semaine sur six-sept pays ou même en Ecosse, même si le Royaume-Uni représente près de 80% des électeurs”.
S’il y va pour gagner, comme ses autres concurrents, le candidat divers droite ne s’est pas encore posé la question de savoir pour qui il votera au second tour, en cas de défaite au premier. “Vous pourrez m’interroger la semaine prochaine, selon la dynamique, selon nos scores”, confie-t-il. Il explique que son attention se portera sur des points de finance. “Si on arrive à avoir au moins une garantie sur une des propositions de notre programme, concernant les Français du Royaume-Uni ou d’Irlande, comme la convention fiscale, alors on soutiendra”. Mais avec aussi l’assurance, ajoute Tim Craye, que le candidat ou la candidate sera libre de ses choix vis-à-vis de son parti. “Ce qui est sûr c’est qu’on n’appellera pas à voter pour les deux extrêmes, qui est la pire situation”.
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