Non, elle n’est pas (encore) en liquidation, précise le service presse de Made.com, contacté par nos soins. Mais l’entreprise de mobilier en ligne, co-fondée en 2010 à Londres par des Français (Julien Callede, Ning Li et Chloé Macintosh), est bien en grande difficulté. S’il lui reste encore devant elle 10 jours, à compter du 1er novembre, pour permettre “à la direction d’étudier toutes les options possibles”, la situation s’annonce quelque peu difficile pour l’entreprise, qui a déjà arrêté de prendre des commandes sur son site internet depuis le 26 octobre.
Cette décision fait ainsi suite à l’échec de pourparlers pour trouver un acheteur, lancés le 23 septembre dernier. Malgré l’intérêt de certains investisseurs “pour acquérir une partie ou la quasi-totalité du commerce, des actifs et des marques de l’entreprise”, précise le communiqué de presse de l’entreprise, le délai imposé pour fin octobre afin de formuler une offre solide était visiblement trop court pour les acheteurs intéressés. Made a alors décidé le 25 octobre d’interrompre les discussions et de ne plus recevoir de nouvelles propositions de financement ou d’offre de rachat de son capital social. La direction prévoit maintenant de nommer de nouveaux administrateurs.
En attendant, et à la demande du conseil d’administration, les actions ordinaires de l’entreprise ont également été suspendues de la négociation sur le marché principal de la Bourse de Londres mardi 1er novembre. “Le conseil prévoit, en temps voulu, que la cotation de (ces) actions soit annulée, toute valeur résiduelle sera distribuée aux actionnaires de la société qui sera alors liquidée”. Un retournement inédit de situation pour l’entreprise, qui est entrée à la Bourse de Londres en juin 2021 (£1,99 par action), valorisant la société à £775 millions, et ce, après avoir connu des ventes exceptionnelles stimulées par la pandémie de la Covid.
Cependant, l’action a fortement chuté ces derniers mois, jusqu’à plonger à £0,50. Malgré un excellent chiffre d’affaires en 2021 (£372 millions, soit une hausse de 50% par rapport à l’année précédente), l’entreprise a dû faire face à des pertes relevant du domaine fiscal. La crise de l’énergie et du hausse du coût de la vie aurait un impact direct sur la consommation de mobilier : les consommateurs préfèrent réduire leurs achats de meubles et plutôt dépenser pour des besoins plus vitaux.
Made en saura donc plus sur son sort avant la mi-novembre. S’il y a “vente du commerce, des actifs et des marques de MDL serait à ce stade effectuée par les administrateurs de MDL après leur nomination”, explique le communiqué de presse. Mais rien n’est moins sûr. L’entreprise elle-même reconnaît qu’“il ne peut y avoir aucune certitude qu’une telle vente aura lieu”. Ni d’en connaître les conditions et le moment exact.