C’est la cantine du futur, ou plutôt celle du présent, puisque Foodles a été créé il y 7 ans déjà. Au moment du lancement de leur start-up, Clément Bonhomme et Michael Ormancey avaient un objectif simple : proposer une solution de restauration flexible, de qualité et répondre aux nouveaux usages des salariés au travail et à leurs nouveaux comportements alimentaires. Et ils ont vu juste avec leur concept de cantine d’entreprise à la fois physique et digitale. Les deux Français ont en effet complètement réussi à ‘disrupter’ le principe de restauration collective avec leurs frigos connectés “100% made in France”, qui proposent quotidiennement aux salariés de leurs entreprises-clientes des “menus gourmands et ultra-frais”.
Depuis son lancement, Foodles rencontre donc un franc succès. Dans son portfolio de clients, la start-up française, devenue en quelques années la pionnière de la restauration collective nouvelle génération et qui est présente dans une vingtaine de villes de France, compte de grands noms comme la Société de la Tour Eiffel, Ubisoft, les Hôpitaux de Paris, le groupe Accor, l’Urssaf, Veepee… Une success story que les deux associés ont décidé d’étendre au Royaume-Uni, en commençant par Londres. Car dès le départ, souligne Clément Bonhomme, “on a voulu créer une entreprise européenne parce que la problématique de la restauration collective n’est pas seulement spécifique à la France”.
La preuve étant, le premier pas à l’international, ou plutôt européen, fut en Belgique en 2020, où le concept séduit déjà. Après le pays plat, Foodles s’attaque donc dorénavant à la Grande-Bretagne. Le développement outre-Manche a d’ailleurs pu se faire grâce à une levée de fonds exceptionnelle de 31 millions d’euros réalisée l’automne dernier. L’arrivée sur le marché britannique est ainsi un véritable challenge pour cette start-up française. “A Londres, personne ne nous connaît, on doit donc repartir de zéro, malgré notre savoir-faire, nos équipes et nos fonds”, lance Clément Bonhomme. Mais le Français a confiance car, selon lui, le concept de Foodles correspondrait bien aux attentes de la société londonienne. “On sait que les salariés mangent rapidement à l’heure du déjeuner, mais en même temps ils souhaitent s’alimenter de manière plus saine”. Les frigos connectées de la start-up française répondraient donc bien à leurs besoins.
Si la start-up française est devenue la pionnière des cantines dématérialisées, c’est parce que Foodles repose sur une idée simple : proposer aux entreprises, qui n’auraient pas les moyens de construire ou d’aménager dans leurs locaux une cantine, des frigos connectés. “Une cantine, c’est entre 400 et 800,000 euros d’investissement pour une entreprise, sans compter l’embauche de personnel. Donc peu se lancent. Sauf que le restaurant collectif, c’est un lieu avec une dimension sociale importante. Avec Foodles, notre objectif était donc de remettre ce concept au goût du jour pour le rendre plus sexy mais surtout moins cher”, explique Clément Bonhomme. Alors avec son associé, ils ont ainsi décidé de “prendre le meilleur” de la restauration collective pour la moderniser et s’adapter aux attentes des consommateurs, tant sur le plan diététique qu’environnemental.
Alimentés quotidiennement avec un vaste choix d’entrées, plats et desserts, confectionnés par des chefs à partir de produits locaux, frais, sans conservateurs et bio, ces frigos nouvelle génération, pensés pièce par pièce par les deux co-fondateurs, sont accessibles, pour offrir une flexibilité maximale, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, par les employés qui doivent disposer d’un compte Foodles. Il leur suffit ainsi d’utiliser leur smartphone pour ouvrir le frigo et de se servir. Le coût sera déduit automatiquement de leur compte. L’entreprise a d’ailleurs souhaité proposer des prix attractifs. En France, les plats coûtent 4,90 €, les entrées et les desserts entre 1 et 2 €, à Londres, la fourchette de prix ira de £3,50 à £5. Autre option possible avec Foodles : si l’entreprise n’a pas d’espace dédié ou si le salarié souhaite commander un plat qui ne se trouve pas dans le frigo, il peut passer une précommande de son repas grâce à un QR code et être livré directement sur leur lieu de travail.
Dans une démarche engagée dans l’environnement, la start-up française propose également ses plats et desserts dans des récipients réutilisables. “Depuis 2019, Foodles a fait le choix du packaging en matière organique avec des contenants en pulpe de canne et des couverts en amidon de maïs. Ces nouveaux matériaux sont donc 100% compostables”, se targue la start-up, avant d’ajouter, “depuis juin 2021, une nouvelle étape vers la cantine zéro déchet est franchie avec la mise à disposition, en pré-commande depuis l’application Foodles, d’un kit éco-responsable composé d’une pochette et de couverts réutilisables”. Et le gaspillage alimentaire est aussi minimal, grâce à la mise en place d’un algorithme pouvant anticiper le taux de commandes et ainsi contrôler le stock de plats à livrer. Tout repas non vendu est par ailleurs offert aux associations caritatives locales.
A Londres, les repas mis à disposition seront “évidemment” adaptés aux goûts des Britanniques. “On ne veut pas seulement proposer de la cuisine française. Quand on veut se développer à l’international, on se doit d’écouter les clients et de s’adapter aux goûts et modes locaux, ne serait-ce que parce que les produits britanniques ne sont pas les mêmes qu’en France. Et nous travaillons sur des plats dont les ingrédients proviendront principalement de la région de Londres”, précise Clément Bonhomme. Une partie de la production sera d’ailleurs réalisée dans un laboratoire de 100 mètres carrés que Foodles a ouvert à Wood Green.
Foodles vient de signer son premier client londonien, même si, précise le cofondateur, “l’aventure débutera réellement au début de l’été”. “On est en négociation avec d’autres entreprises, on est en phase de déploiement grâce à une équipe dédiée sur place”. Si la sauce prend bien, la start-up pourrait même voir au-delà des frontières de la capitale anglaise. “Nous ne sommes pas fermés à l’idée d’aller plus tard dans d’autres localités britanniques”, précise Clément Bonhomme.