Après la sortie du Royaume-Uni, les ressortissants de l’UE seront soumis aux mêmes règles que les non-Européens, en demandant un visa à l’immigration. Le cabinet de la Première ministre britannique a adopté à l’unanimité ce principe, a-t-il été annoncé mardi 25 septembre.
Cette décision, selon la BBC, a été prise sur les recommandations du Comité consultatif indépendant sur la migration (MAC). Des recommandations également soutenues par le parti travailliste, réuni depuis deux jours en Congrès à Liverpool, qui y voit un principe “équitable”. Cependant Sir Keir Starmer, secrétaire chargé du Brexit au sein du Labour, a tout de même précisé qu’il fallait appliquer ce système avec prudence, affirmant qu’il pourrait être nécessaire de “discuter des règles des ressortissants de l’UE … si nous voulons une relation économique étroite avec l’Union européenne”.
En somme, le nouveau système migratoire soumis aux Européens sera basé sur les compétences plutôt que sur la nationalité. Les candidats à l’installation en Grande-Bretagne seront ainsi obligés de demander un visa pour venir étudier ou travailler. Les règles jusqu’ici appliquées exclusivement aux ressortissants non-européens se présentent sur plusieurs niveaux : le niveau 1 est réservé aux investisseurs et “talents exceptionnels” quant au niveau 5, il concerne les programmes dits bénévoles et éducatifs à court terme.
Les deux demandes les plus courantes demeurent les visas pour travailleurs qualifiés (niveau 2) et les visas pour étudiants (niveau 4). Actuellement, aucun visa de niveau 3 – travailleur non qualifié – n’est délivré, comme le rapporte la BBC.
A noter que ces visas fonctionnent sur un système basé sur des points et “les critères sont devenus plus difficiles ces dernières années”, explique le média britannique. “Par exemple, pour un visa de niveau 2 (travailleur expérimenté qualifié), il faut maintenant décrocher un emploi payé au moins £30.000, soit presque £10.000 de plus en 2011. Les gens obtiennent plus de points pour un poste avec salaire plus élevé ou si leur emploi figure sur la liste “professions en pénurie””, détaille la BBC. La plupart des visas est également assortie d’autres conditions, notamment la maîtrise de l’anglais, la nécessité d’un sponsor et l’acceptation de ne pas réclamer de prestations sociales pendant un certain temps.
D’après le quotidien The Guardian, les employeurs seront également confrontés à une surcharge annuelle de £1.000 pour chaque ressortissant européen embauché – comme c’est déjà le cas aujourd’hui pour les employés hors UE.
Ce système ne serait appliqué aux ressortissants européens qu’à partir du 1er janvier 2021, soit après la période de transition convenue pour le moment entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Mais les discussions sur les conditions du Brexit sont actuellement dans l’impasse et la possibilité d’un non-accord pourrait remettre les choses en question. “Il est difficile de savoir ce qui se passerait en cas de Brexit “sans accord”, car la période de transition ne se produirait pas et le nouveau système de migration devrait, selon des sources gouvernementales, être “affiné” car il ne serait pas prêt en mars”, avance le média.